L’Assemblée des députés des États-Unis a approuvé, le samedi 20 avril, suite à de complexe et longues négociations, un colossal projet de soutien financier pour l’Ukraine, Israël et Taïwan, bénéficiant de la faveur des officiers de partis différents. Ce requête financière massive, qui s’élève à plus de 95 milliards de dollars (soit 89 milliards d’euros), a été votée à la hâte par les législateurs américains, conformément à la demande que le président Joe Biden avait formulée il y a plusieurs mois.
Le projet de loi alloue 60,8 milliards de dollars (57 milliards d’euros) en aidant l’Ukraine à faire face à l’opposition russe. Les députés dans la salle de l’Assemblée ont montré leur soutien à Kiev en brandissant des drapeaux ukrainiens, tandis que des huées provenaient d’élus supportant Trump. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dont le pays est en état de guerre avec la Russie, a immédiatement fait l’éloge de cette aide, affirmant qu’elle « sauverait des milliers de vies ».
Un soutien de cette importance permettrait aux forces armées ukrainiennes de reprendre leur élan dans un conflit intense qui a érodé le moral des troupes et épuisé de nombreux combattants.
Le vendredi précédent, le dirigeant ukrainien avait exprimé ses inquiétudes aux pays de l’OTAN lors d’une intervention en visioconférence. Face à la menace russe, il a déclaré que l’armée ukrainienne « ne peut plus attendre » et a demandé au minimum sept systèmes de défense antiaérienne Patriot supplémentaires et l’accélération de la livraison d’équipements militaires de toutes sortes.
La principale source d’appui militaire pour Kiev provient des États-Unis. Cependant, en raison de conflits partisans, le Congrès américain n’a pas accordé de soutien financier significatif à son allié depuis environ un an et demi. L’aide a été distribuée en 2023, mais maintenant, l’approvisionnement est épuisé.
Le mercredi, un projet de texte a été proposé, prévoyant environ 14 milliards de dollars pour former, équiper et rémunérer l’armée ukrainienne.
Environ 10 milliards de dollars seront fournis comme assistance économique spécifique aux secteurs de l’énergie et des infrastructures, sous forme de prêt. Cette idée a été présentée par Donald Trump, qui pense que les États-Unis devraient « cesser de fournir de l’argent sans s’attendre à un remboursement ». Cependant, cette dette pourrait être annulée.
Une bonne partie de ce soutien sera également utilisée pour réapprovisionner les stocks de l’armée américaine et sera investie dans les industries d’armement aux États-Unis.
Le plan d’aide propose également que le président Biden ait l’autorisation de saisir et de vendre des actifs russes pour financer la reconstruction de l’Ukraine.
Le président démocrate Joe Biden et son parti au Congrès sont fortement en faveur de nouvelles aides pour l’Ukraine, qui est en guerre avec la Russie. Cependant, les républicains, dirigés par Donald Trump, sont de plus en plus hésitants à financer un conflit qui se prolonge. En période d’élections, le sujet s’est transformé en un affrontement à distance entre les deux candidats à la présidence.
Après une période d’hésitation prolongée, Mike Johnson, le leader républicain de la Chambre, a donné son approbation à un paquet d’aide de 61 milliards de dollars pour l’Ukraine. « Pour être clair : j’aime mieux fournir des munitions à l’Ukraine plutôt que d’envoyer nos fils se battre », a-t-il défendu avec une certaine intensité lors d’une conférence de presse.
Le programme en discussion au Congrès alloue 13 milliards de dollars pour venir en aide militairement à Israël, un partenaire de longue date des États-Unis, actuellement en conflit avec le Hamas. Ces fonds permettront en particulier de consolider le système de défense antimissile israélien, connu sous le nom de « Dôme de Fer ».
Plus de 9 milliards de dollars sont également réservés afin de « répondre aux nécessités pressantes d’assistance humanitaire à Gaza et à d’autres groupes vulnérables dans le monde », d’après un aperçu du document. Néanmoins, le plan interdit tout financement direct des États-Unis à l’Unrwa, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens. Israël accuse certains de ses employés d’être impliqués dans l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas.
Comme le demandait Joe Biden, ce document réserve plus de 8 milliards de dollars pour défier la Chine sur le plan militaire en investissant dans les sous-marins et économiquement en rivalisant avec les grands projets chinois dans les pays en développement.
Des milliards de dollars sont destinés à Taiwan, une île avec une population de 23 millions d’individus, perçue par la Chine comme l’une de ses provinces. On note aussi une menace de prohibition de TikTok. Selon le projet de loi, le réseau social pourrait être interdit aux États-Unis si TikTok n’arrête pas ses relations avec sa société mère ByteDance, et plus généralement avec la Chine. Depuis de nombreux mois, les autorités américaines ont des soupçons à propos de TikTok, suspectant que cette plateforme de vidéos amusantes et concises, permet à la Chine d’espionner et de contrôler ses 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis. L’ensemble de ces initiatives devrait être revisité au Sénat la semaine prochaine, avant d’être potentiellement ratifié par le président Joe Biden. Le Sénat pourrait examiner les projets dès mardi, a déclaré le leader des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. Karine Jean-Pierre, la porte-parole du président, a annoncé vendredi que l’assistance américaine à l’Ukraine recommencerait « immédiatement » après l’approbation de ce texte par les deux chambres du Congrès.
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