Le vendredi 19 avril au soir, Mohamed Tataïat, un imam algérien résidant à Toulouse, a été renvoyé en Algérie suite à sa condamnation finale pour incitation à la haine et à la violence envers les Juifs, a annoncé le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Dans une déclaration sur X, Darmanin a précisé que la loi sur l’immigration avait encore une fois permis le renvoi en moins de 24 heures d’un « imam » de Toulouse, prédicateur de haine, jugé et condamné.
Jean Iglesis, l’un des avocats de l’imam, a réagi à l’Agence France-Presse (AFP), soulignant qu’il n’y avait pas d’urgence à cette expulsion. Il a rappelé que Tataïat vivait en France depuis quarante ans, qu’il avait une famille et un emploi et qu’il n’avait pas fait parler de lui depuis sept ans. Aujourd’hui, il se retrouve soudainement dans un avion en direction de l’Algérie. Iglesis a dénoncé cette expulsion brutale dans le but d’éviter la suspension de l’ordre d’expulsion.
Me Iglesis a également mentionné qu’une audience était prévue ce lundi au tribunal administratif de Paris pour examiner un recours en référé des avocats de l’imam contre l’arrêté d’expulsion. Expressant son inquiétude face à la situation, il a critiqué l’attitude de méfiance envers la défense et l’autorité judiciaire, déclarant entre autres qu’il n’avait pas été autorisé à voir son client quand il se trouvait en phase d’expulsion à l’aéroport de Toulouse.
Tataïat a été condamné pour incitation à la haine.
Il a été confirmé que Mohamed Tataïat n’a jamais reçu d’ordre d’expulsion. Arrivé en France en 1985 en tant qu’Imam algérien détaché, Tataïat s’est installé à Toulouse deux ans plus tard pour assumer ses fonctions à la mosquée du quartier Empalot.
En juin 2018, suite à des déclarations faites lors d’un sermon à la mosquée En Nour le 15 décembre 2017, le préfet de la Haute-Garonne avait signalé des propos incitant à la haine et à la discrimination contre les juifs. Pour ce sermon, la Cour d’appel de Toulouse a condamné Mohamed Tataïat à une peine de quatre mois de prison avec sursis, le 31 août 2022.
Le 19 décembre 2023, la Cour de cassation a refusé l’appel de M. Tataïat, rendant sa condamnation irrévocable. Le 5 avril, l’arrêté d’expulsion de Gérald Darmanin a été signé. Et ce vendredi, Tataïat a été arrêté chez lui par le juge des libertés et de la détention et a été immédiatement expulsé.