Selon l’armée israélienne, dix individus ont été tués et huit arrêtés lors d’une intervention qui a eu lieu le 20 avril, à Nour Shams, un camp proche de Tulkarem en Cisjordanie occupée. Lors de cette opération, un journaliste de l’Agence-France-Presse (AFP) présent sur les lieux a rapporté avoir entendu des détonations et des échanges de tirs samedi matin. Il a également signalé avoir observé une habitation en explosion et des drones volant au-dessus du camp. Des images enregistrées par l’agence montrant des véhicules militaires et des soldats déambuler dans les petits quartiers du camp ont été diffusées.
Dans une déclaration, l’armée a indiqué que « les forces de défense ont tué dix terroristes pendant les affrontements » et que l’opération contre des factions armées palestiniennes aurait duré « plus de quarante heures ». Par ailleurs, le Ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne mentionne « différents cas de décès et de blessures dans le camp », et accuse l’armée d’interdire aux équipes médicales d’apporter de l’aide aux victimes. Un ambulancier serait parmi les blessés. Des habitants interrogés par l’AFP ont signalé une coupure de courant, une pénurie de nourriture et une impossibilité d’entrer et/ou sortir du camp.
Muayad Shaaban, le chef de la Commission de résistance à la colonisation et au mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie, a déclaré à l’AFP que « le siège du camp de Nour Shams persistait depuis plus de quarante-deux heures ». Il a ajouté que « cette intrusion est sans précédent (…). Des tireurs embusqués se trouvent sur les toits et des troupes spéciales sont positionnées » dans le camp.
Un jeune de 16 ans a perdu la vie après avoir reçu un tir israélien dans la tête dans le camp de réfugiés de Tulkarem, a annoncé vendredi le département de la santé palestinien et l’agence de nouvelles palestinienne WAFa. Ils ont également signalé la mort d’un homme de 30 ans abattu. Pour exprimer leur mécontentement face à ce raid, les commerçants de Tulkarem ont observé une grève samedi, a précisé l’agence.
Le raid à Nour Shams a lieu dans une ambiance de hausse de la violence en Cisjordanie occupée, une situation qui a commencé avec le début de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre par une attaque du Hamas au sud d’Israël. Depuis le commencement de ces hostilités sur ce territoire, on dénombre au moins 479 Palestiniens tués par les forces israéliennes ou les colons en Cisjordanie.