L’ancien président du conseil régional de La Réunion, Didier Robert, a été jugé le jeudi 18 avril. Il est accusé d’avoir recruté huit individus soupçonnés d’occuper des postes fictifs ou partiellement fictifs entre 2015 et 2019, avec une rémunération moyenne de 4 800 euros brut par mois. La peine requise contre lui était d’un an de prison avec sursis, une amende de 50 000 euros et une interdiction de se présenter à une élection pendant cinq ans.
Jean-Louis Lagourgue, l’ancien vice-président de la collectivité, l’ancien directeur du cabinet de Robert et huit autres collaborateurs étaient également poursuivis pour détournement de fonds publics, prise d’intérêts illégale et recel. Ils étaient accusés d’avoir été recrutés en raison de leurs affiliations politiques ou comme récompense.
Les avocats des onze accusés ont plaidé pour leur acquittement, affirmant que le procès avait été bâclé et partial. Ils ont critiqué le mélange des indices et des preuves, et ont affirmé que les accusations cherchaient à valider les déclarations de la chambre régionale des comptes, qui a signalé l’affaire en 2021.
Aujourd’hui restaurateur, Didier Robert qui a mis fin à son parcours politique à la fin de l’année 2021 après une condamnation à trois ans d’inéligibilité en rapport avec son traitement comme président d’une société d’économie mixte, s’exprime avec émotion à la barre. Il se dit responsable de ces recrutements, précisant que ces huit collaborateurs ont été recrutés pour leur expertise, et non dans le but d’établir un réseau politique sur l’île ou de les utiliser comme support. Il estime que ces conseillers n’avaient que peu de poids électoral en comparaison des maires en exercice, sur qui il comptait lors des élections régionales.
Parmi les collaborateurs poursuivis se trouve un proche de l’ex-vice-président de la région. Cette personne qui avait longtemps été membre de sa majorité dans la commune de Sainte-Marie, avait elle-même signé le contrat de cet élu. Yves Ferrières, engagé pour « dénouer les dossiers compliqués » et également chargé des relations avec les élus régionaux, assure aux juges qu’il rendait compte de son travail à Didier Robert verbalement.
Un autre cas est celui de Sabrina Ramin, candidate aux côtés de Didier Robert lors des élections régionales de 2015. Elle a été recrutée comme responsable de mission au conservatoire de Saint-Benoît. Son directeur a indiqué aux forces de police de l’Office central de la lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales que cette embauche lui avait été imposée. Il a ajouté que l’établissement n’avait pas de réels besoins et que l’élue « n’avait accompli aucun travail véritable ».
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