Chaque printemps, les élèves japonais se préparent à porter leur nouvel uniforme de l’école (seifuku) lors de la rentrée des classes, un costume requis dans la plupart des institutions. D’ici 2024, l’inquiétude principale des parents réside dans le coût de ces uniformes. «Ils sont plus coûteux qu’un costume adulte. Le prix de l’habillement sportif spécifié par l’école est aussi excessivement élevé par rapport à la qualité », déplore la mère d’un lycéen à Tokyo, demandant l’anonymat. Reona Yokoyama, qui a deux filles sur le point d’entrer au collège, regrette également un coût additionnel pour un mode de vie déjà coûteux qui n’est pas contrebalancé par les augmentations salariales promises lors des dernières négociations d’entreprise.
Fumiko Watanabe, directrice de l’association de soutien à l’enfance Kids’ Door, confirme que l’ensemble des dépenses relatives à l’école – l’uniforme, les mocassins, les vêtements de sport et chaussures -, peut atteindre jusqu’à 135 000 yens (830 euros) par élève.
Les uniformes scolaires au Japon ont une histoire qui remonte à l’ère Meiji (1868-1912), lorsqu’ils ont été introduits dans l’établissement élitiste de Tokyo, Gakushuin, fondé en 1877 et fréquenté par l’aristocratie. Quelques années plus tard, des uniformes de style occidental sont devenus obligatoires dans le département des filles de l’école normale de Tokyo, sous l’impulsion de la culture européenne. Dans les années 1920, le costume marin est devenu la norme à travers le pays. Par la suite, chaque école, qu’elle soit publique ou privée, a développé son propre uniforme, parfois avec une touche d’originalité. En 2018, l’école primaire Taimei, située dans le quartier haut de gamme de Ginza à Tokyo, a fait les gros titres en choisissant un modèle signé Armani.
Aujourd’hui, certaines régulations concernant le port de l’uniforme sont critiquées pour leur caractère désuet. En 2023, l’association du barreau de Fukuoka, située au Sud-ouest, a exprimé son désarroi face au fait que 80% des 69 écoles publiques de la ville appliquaient toujours des règles précisant la couleur des sous-vêtements des élèves. D’après le rapport de l’association, dans certains établissements, les élèves étaient contraints de déboutonner leur chemise pour prouver qu’ils respectaient bien cette directive sur les sous-vêtements. Par ailleurs, dans d’autres écoles, les sous-vêtements de couleur des filles étaient inspectés malgré la présence de garçons. Ces révélations ont suscité de vives réactions concernant la question du respect des droits individuels. Les autorités éducatives du département de Fukuoka ont pris la décision d’émettre une directive pour mettre un terme à ces pratiques.
« Exprimer son individualité »
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