L’éducation catholique mettra en œuvre la réforme des «groupes de besoins» ou des «niveaux», comme l’appelle le Premier ministre Gabriel Attal, selon ses propres critères. Le secrétaire général de l’éducation catholique, Philippe Delorme, a assuré le 27 mars devant la presse que la loi serait respectée, ce qui signifie leur liberté. Il a fait valoir que l’organisation des ces groupes était une question de liberté pédagogique pour les établissements privés sous contrat.
Les collèges qui ont obtenu des ressources supplémentaires « instaureront des groupes à leur façon », souligne Delorme. Les écoles qui n’ont pas reçu d’allocations supplémentaires peuvent choisir de former des « groupes de besoins » à certains moments, sans obligation ni effectifs réduits pour les étudiants en difficulté, comme le souhaite le ministère de l’éducation nationale.
Déjà fin février, le secrétaire général de l’éducation catholique avait informé Le Monde que les établissements privés, qui accueillent un collégien sur cinq, se refusaient à suivre les instructions de la Rue de Grenelle sur cette nouvelle organisation des leçons de maths et de français, faute de ressources adéquates. Cependant, cette mesure est censée être mise en place pour les classes de 6e et 5e à partir de septembre 2024. Ce qui nécessite 2 330 postes.
Neuf autorités académiques s’étaient initialement opposées à cette flexibilité d’application, argumentant qu’elle ne soumet pas les secteurs public et privé aux mêmes conditions. Cependant, toutes les académies se sont depuis réconciliées avec le Secrétaire Général de l’Éducation Catholique. Cela dit, le Ministère de l’Éducation Nationale a réaffirmé au journal Le Monde que la réforme devrait être mise en œuvre dans les deux secteurs de l’enseignement. Les établissements sous contrat, qui reçoivent 76% de leur financement de fonds publics, doivent en effet fournir un enseignement conformément aux « règles et programmes » établis par l’éducation nationale.
Selon les réglementations actuelles, toutes les heures de cours dans ces deux disciplines devront désormais être organisées en « groupes », formés en fonction des « besoins des élèves » et non en classes entières. Les écoles auront la possibilité de regrouper les élèves en classes hétérogènes jusqu’à dix semaines par an au maximum. Pour réaliser cela, le Rue de Grenelle a estimé qu’il faudrait 2 330 enseignants supplémentaires. La majorité, soit 1 500 postes, sera financée par l’élimination d’une heure de cours par semaine pour tous les élèves de sixième grade (ce que l’on appelle la « vingt-sixième heure »), et le redéploiement des ressources ainsi libérées. Les 830 postes restants seront créés.
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