Tout a bien fini pour Gérald Darmanin malgré un événement effrayant. Dans le cadre de sa visite de plus d’une journée en Guadeloupe, le ministre de l’intérieur et des départements d’outre-mer a été brusquement confronté à un jeune homme, le 18 avril, dans les bureaux de Guadeloupe La 1ère, à Baie-Mahault, comme le rapportent l’Agence France-Presse (AFP) et la radio locale RCI. L’individu, qui est dans la vingtaine, a agressé le ministre, en le saisissant « par le bras et les épaules avant d’être contrôlé » par son service de sécurité, précise l’AFP. L’agressif jeune homme a été ultérieurement mis en détention à la gendarmerie de Baie-Mahault.
M. Darmanin, qui a échappé à toute blessure suite à cet incident, a réussi à réaliser son interview télévisée comme prévu, durant laquelle il a discuté du sujet principal de sa visite dans ce département des Antilles : la sécurité.
Dans la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, avec une population de 14 500 personnes, le niveau croissant de criminalité a conduit à l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs à partir de 20 heures. Cette décision, annoncée par M. Darmanin dans les rues de la ville le jour précédent, entrera en vigueur le lundi 22 avril et durera deux mois. Lors d’une opération antidrogue baptisée « Place nette XXL », M. Darmanin, accompagné de la ministre déléguée chargée des outre-mer, Marie Guévenoux, ainsi que de plusieurs élus et parlementaires locaux, a déploré la forte implication des mineurs dans la délinquance à Point-à-Pitre et en Guadeloupe en général. Il a précisé que les moins de 18 ans ne seraient pas autorisés à circuler dans les rues après 20 heures et que la police appliquerait strictement cette consigne.
Pointe-à-Pitre a été le théâtre de plusieurs incidents tragiques ces derniers mois qui ont semé la terreur dans le département. Le 20 mars, lors d’une série d’attaques à l’arme blanche en plein jour, quatre personnes ont été blessées, dont deux gravement, par une femme de 30 ans mentalement instable. En réaction à cette folie meurtrière et à l’état de guérilla règnant dans sa ville, le maire, Harry Durimel, a exprimé son intention de démissionner dans un message audio diffusé sur les réseaux sociaux, déplorant l’absence de forces de l’ordre capables de relever les défis de la situation.
En 2023, dans la région de la police qui comprend Pointe-à-Pitre et Les Abymes, des actes de délinquance étaient attribués à 12 % aux mineurs, selon M. Durimel lors d’une conférence de presse en mi-mars, rappelant des données provenant de la justice. Toutefois, aujourd’hui, ce chiffre est passé à 38 %, une augmentation qui a suscité l’inquiétude du maire de Pointe-à-Pitre, qui a finalement décidé de ne pas démissionner. Pour lui, le problème réside principalement dans l’absence de responsabilité parentale. Par conséquent, le conseil municipal a suggéré au ministre d’établir un couvre-feu pour les mineurs après 20 heures, afin qu’ils restent avec leurs familles et se concentrent sur leurs devoirs scolaires. M. Durimel appelle aussi à installer des caméras de surveillance et des moyens supplémentaires pour renforcer la prévention et l’intégration. D’autre part, Caroline Calbo, procureur de la République de Pointe-à-Pitre, a affirmé que les mineurs âgés de 14 à 17 ans sont régulièrement poursuivis en justice pour des délits graves comme le vol armé et les agressions avec une arme. L’intégralité de l’article n’est accessible qu’aux abonnés et 32,38% de celui-ci reste à lire.
Laisser un commentaire