Les centres d’appels qui se livrent à des activités illégales, en particulier ceux associés à la criminalité organisée, constituent une sérieuse menace pour l’Etat et la société, d’après un important texte publié par la cyberpolice ukrainienne le 19 avril dernier. C’est une priorité pour les forces de l’ordre que de les contrecarrer. Ce texte était en réponse à un ensemble de questions posées par Le Monde avant la parution d’une enquête portant sur des arnaques faisant usage de fausses interviews de célébrités françaises, souvent reliées à des centres d’appels illégaux en Ukraine.
Dans ce même texte, Yuriy Vykhodets, à la tête de la cyberpolice ukrainienne, signale que, en 2023, les enquêteurs du pays ont effectué 259 perquisitions en lien avec des centres d’appels illégaux. Il est précisé que la plupart de ces centres sont situés dans des bureaux où leur personnel utilise des services d’appel VOIP [téléphonie par Internet] et se fait passer pour des représentants d’institutions publiques ou de grandes compagnies afin d’escroquer des individus, principalement à l’étranger, dans des pays allant de la Russie à l’Europe, en passant par la Turquie et Israël. 91 personnes ont été mises en examen l’année dernière pour leur implication dans ces affaires.
La cyberpolice ukrainienne a partagé qu’elle avait collaboré en 2023 à sept opérations internationales pour lutter contre les escroqueries téléphoniques, travaillant avec des enquêteurs de la République tchèque, d’Israël, d’Azerbaïdjan et du Kazakhstan. M. Vykhodets indique que la plupart de ces crimes sont liés au crime organisé et que ses services ont obtenu des informations montrant une possible implication des services de renseignements russes pour organiser, soutenir ou influencer des centres d’appels illégaux. Il a également mentionné que l’identification précise et l’arrestation des responsables de ces centres, opérant en Russie ou dans les territoires occupés de l’Ukraine, s’est avérée difficile.
Lorsque les enquêteurs ukrainiens découvrent des comptes bancaires ou des portefeuilles de crypto-monnaies associés à ces escroqueries, ils les saisissent temporairement en attendant une décision de justice pour une confiscation permanente, a précisé la cyberpolice. Elle assure également qu’elle s’efforce constamment d’empêcher, de repérer et de mettre un terme à ces centres d’appels illégaux.
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