A partir du 1er mai 2024, le soutien au recrutement sous contrat de professionnalisation ne sera plus. Face à l’objectif de réduire les dépenses associées à l’apprentissage de 200 millions d’euros, souligné par le Premier ministre Gabriel Attal lors de son entretien du 18 avril sur BFM-TV, le gouvernement a suggéré, le 14 avril, à la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP), un projet de décret visant à supprimer cette aide pour les contrats qui seront signés à compter du 1er mai.
Les contrats de professionnalisation offrent la possibilité pour les employés d’obtenir une qualification professionnelle accréditée par l’Etat, tout en suivant un cours théorique soit dans un organisme de formation, soit dans une entreprise. Ils sont conçus en particulier pour les jeunes de 16 à 20 ans qui ont quitté le système scolaire sans qualification, pour les demandeurs d’emploi et pour les bénéficiaires du RSA, avec l’objectif de faciliter l’intégration professionnelle.
En 2020, le gouvernement avait mis en œuvre une aide unique de 6 000 euros, remis à l’employeur pour encourager le recrutement sous cette forme. Prolongée le 30 décembre 2023 pour toute l’année 2024, cette aide est finalement sujet de la coupe budgétaire initialement prévue pour l’apprentissage. L’aide de 6 000 euros ne serait maintenant attribuée que pour l’embauche d’apprentis, selon le média de presse AEF.
Une décision abrupte.
Selon les informations de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail (Dares), 115 994 contrats de professionnalisation ont été signés en 2023, enregistrant une baisse de 22,4 % entre janvier 2023 et 2024. C’est bien en deçà des 852 235 contrats d’apprentissage signés durant cette même période, qui ont, quant à eux, augmenté de 10,1 %.
La Fédération de consommation et de distribution (FCD), qui représente la majorité du secteur professionnel, déplore une décision brusque et inéquitable compte tenu de l’utilité du dispositif des contrats de professionnalisation. Face à cette disparité, la FCD exprime ses interrogations sur le manque d’équité, en particulier lorsque le partage de l’effort budgétaire semble insuffisant. Layla Rahhou, déléguée générale de la FCD, demande alors une baisse des aides équivalente pour les contrats d’apprentissage et les contrats de professionnalisation.
Cependant, cette aide n’est pas seulement économique: sa suppression soulève également une question de justice sociale. Les contrats de professionnalisation sont en effet destinés à une partie de la population ayant plus de difficultés à accéder à l’emploi. De ce fait, ce projet de décret semble peser davantage sur ceux qui sont le plus éloignés du monde du travail, d’autant plus que l’apprentissage offre une opportunité économique significative pour le gouvernement.
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