Moins d’un mois avant les élections régionales du 12 mai en Catalogne, la sécheresse est devenue le premier problème pour les résidents, selon le baromètre de mars du Centre d’études d’opinions (CEO). Le gouvernement catalan a adapté ses plans. Ils ont abandonné l’idée de transporter l’eau de l’usine de dessalement de Sagonte, près de Valence, par cargo. Pour affronter la sécheresse intense qui dure depuis plus de trois ans dans le nord-est de l’Espagne, ils ont annoncé, jeudi 18 avril, la mise en marche d’une usine de dessalement flottante dans le port de Barcelone et de douze unités de dessalement mobiles dans la région de l’Alt Empordà. Ce projet vise à assurer l’approvisionnement en eau potable de Barcelone et des municipalités du nord de la Costa Brava dans les mois à venir.
Ce choix de dernière heure permet une intervention rapide et précise, alors que le printemps n’a guère renfloué les réserves d’eau de la région. Les réservoirs d’eau qui alimentent Barcelone ont augmenté de 15% à 18% de leur capacité, mais restent extrêmement bas à l’aube des mois les plus torrides de l’année. « La situation est particulièrement préoccupante quand le niveau des lacs de barrage tombe en dessous de 10 %, car il est très compliqué de purifier l’eau chargée de sédiments », met en lumière Julio Barea Luchena, ingénieur en hydrogéologie et porte-parole de Greenpeace.
Pour répondre à l’urgence, huit unités de dessalement mobiles sont en cours d’installation et devraient être opérationnelles d’ici le mois de juin à Costa Brava, Roses et Empuriabrava. Ces installations visent à approvisionner en eau treize municipalités de l’Empordà, depuis Portbou jusqu’à Castello d’Empuries en passant par Cadaqués. Chaque unité aura la capacité de produire 1 000 mètres cubes d’eau par jour, soit 1 million de litres, suffisant pour couvrir 35% des besoins en eau dans le nord de la Costa Brava. Le coût approximatif de ce projet est de 10 millions d’euros. Le ministre régional de l’action climatique, David Mascort Subiranas, a admis qu’une solution était nécessaire pour éviter que l’approvisionnement en eau de ces treize communes ne soit menacé cet été.
Si la sécheresse continue, quatre autres unités de dessalement mobiles seront mises en service à la fin de l’été sur la Costa Brava. De plus, une station de dessalement flottante dans le port de Barcelone, capable de fournir 40 000 mètres cubes par jour, devrait commencer à fonctionner vers le mois d’octobre. À ce moment-là, l’aire métropolitaine devrait entrer en phase II de la situation d’urgence, en fonction des prévisions météorologiques. L’usine, qui coûterait près de 100 millions d’euros, pourrait couvrir 6 % de la consommation d’eau de Barcelone et de sa banlieue.
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