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18 avril 2024 7 h 09 min

Sanctions pétrolières américaines contre Venezuela rétablies

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L’avertissement de Washington est devenu une réalité. Le mercredi 17 avril, les États-Unis ont dévoilé leur intention de rétablir des sanctions visant les industries pétrolière et gazière du Venezuela. De cette manière, l’administration du président Joe Biden renverse l’assouplissement des sanctions précédemment annoncé, suite à un accord atteint en octobre 2023 à La Barbade entre les représentants du président Maduro et ceux de l’opposition concernant l’organisation d’élections présidentielles libres et justes au premier semestre.

Bien que Washington accueille favorablement le calendrier électoral planifiant le vote le 28 juillet en présence d’observateurs internationaux, elle a dénoncé l’inéligibilité de la candidate d’opposition, Maria Corina Machado, qui était en tête des sondages, et le non-enregistrement de sa remplaçante, Corina Yoris. L’opposition a inscrit un candidat « intérimaire », Edmundo Gonzalez Urrutia, ancien ambassadeur, avec le projet de le remplacer avant l’élection.

Matthew Miller, le porte-parole du département d’État américain, a exprimé ses inquiétudes dans une déclaration. « Nous nous préoccupons du fait que M. Maduro et ses représentants ont empêché l’opposition démocratique de présenter le candidat de leur choix, harcelé et intimidé des opposants politiques, et détenu de manière injuste de nombreux acteurs politiques et membres de la société civile, » a-t-il déclaré. M. Miller a une fois de plus exhorté Maduro à permettre à tous les candidats et tous les partis de participer au processus électoral et à libérer tous les prisonniers politiques.

La licence générale « GL44 », qui autorisait pour une durée de six mois les transactions concernant le secteur du pétrole et du gaz vénézuéliens, prend fin jeudi et ne sera pas reconduite, ont confirmé les autorités américaines. Les entreprises auront jusqu’au 31 mai pour se conformer à ces sanctions, ont-elles ajouté.

Selon Mme Machado, l’incapacité de l’administration de Maduro à respecter ses engagements est manifeste. Le régime a violé l’intégralité du pacte de la Barbade et a même intensifié une sévère répression. Suite à cela, sept membres de l’équipe de campagne de Mme Machado ont été interpellés récemment, tandis que six d’entre eux ont cherché refuge à l’ambassade d’Argentine. L’ONG Foro Penal indique qu’il y a actuellement 269 « prisonniers politiques » au Venezuela.

Malgré les revendications de Mme Machado pour une élection libre et juste, elle espère que le gouvernement, y compris Nicolas Maduro, reconnaîtra qu’il est favorable pour toutes les parties d’accepter les conditions du pacte de la Barbade.

Pedro Tellechea, le ministre vénézuélien du pétrole et président de la société publique Petroleos de Venezuela (PDVSA), a indiqué, avant même l’annonce de Washington, que l’industrie pétrolière du pays ne serait pas affectée par les sanctions américaines. Il a assuré que les sanctions ne perturbent en rien l’économie et criaient la stabilité.

En janvier dernier, les États-Unis avaient annoncé leur intention de renforcer ces sanctions contre le Venezuela. À l’époque, le pays avait réagi en dénonçant un « chantage éhonté et injustifié ». Les États-Unis ont également rétabli des sanctions à l’encontre de la compagnie publique Minerven, une entreprise d’extraction d’or.

Nicolas Maduro, le chef d’Etat, se prépare pour une troisième mandature de six ans tandis que les mesures de restriction mises en place sur le pétrole et le gaz depuis 2019 visaient à le priver de sa position de pouvoir suite à son élection contestée en 2018.

Une équipe de l’Union européenne est descendue à Caracas le dimanche pour commencer l’observation du scrutin présidentiel prévu pour le 28 juillet. Une mission du Centre Carter basée aux États-Unis est attendue la semaine suivante, tandis qu’un groupe d’experts des Nations unies devrait entreprendre le voyage avant la fin du mois d’avril.

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