En quelques heures seulement, le Sénat américain a conclu que les accusations portées contre Alejandro Mayorkas, Secrétaire à la sécurité intérieure sous la présidence de Joe Biden, étaient sans fondement. Les républicains, qui accusaient le ministre de rendre perméable la frontière américano-mexicaine, ont échoué dans leur tentative de destitution le mercredi 17 avril. Malgré le démarrage de la procédure de mise en accusation à la Chambre des représentants où les républicains sont en majorité vers la mi-février, le procès au Sénat, comme l’exige la Constitution, fut bref et est conclu par le rejet de la destitution par les démocrates majoritaires.
L’immigration est devenue un sujet clé dans la campagne électorale opposant l’actuel président démocrate Joe Biden et l’ancien leader républicain Donald Trump. Les alliés de Biden reprochent aux républicains d’avoir fait de Mayorkas un bouc émissaire à l’approche de l’élection présidentielle dans moins de sept mois.
Selon la Constitution, le Congrès a le pouvoir de destituer le président, un ministre ou des juges fédéraux en cas de « trahison, corruption ou autres infractions majeures ». Le dernier cas de mise en accusation d’un ministre par le Congrès remonte à 1876 ; William Belknap, ministre de la guerre, avait été inculpé de corruption, mais avait démissionné avant la fin de la procédure de destitution. Cela représente un véritable casse-tête pour Joe Biden.
Alejandro Mayorkas, la personne principale en question, a sans cesse démenti les allégations des Républicains, les accusant d’« exploiter le temps précieux et l’argent des contribuables » avec ce processus d’impeachment.
Cela demeure néanmoins un dilemme pour Joe Biden. La plupart des Républicains, particulièrement ceux proches de l’ancien Président Donald Trump, dont les discours sont fortement contre l’immigration, blâment le Président démocrate d’avoir permis à notre pays d’être « envahis ». Ils soutiennent cette affirmation par le nombre record de migrants appréhendés à la frontière, soit 302 000 au mois de Décembre.
Donald Trump fait souvent référence à des homicides particulièrement horrifiants perpétrés par des personnes entrées illégalement aux Etats-Unis, soulignant une supposée vague de criminalité liée à l’immigration clandestine. Cependant, ni les données de la police disponibles dans les grandes villes des Etats-Unis, ni les recherches menées par des experts, ne confirment le fait d’une telle tendance.
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