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18 avril 2024 18 h 07 min

Kirghizstan bloque TikTok pour enfants

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Depuis le jeudi 18 avril, l’application TikTok est hors ligne au Kirghizstan suite à une requête des autorités de sécurité de la nation centrasiatique, citant la protection de la santé des enfants comme raison. Lors des tentatives de connexion à l’application, un message d’erreur : « Impossible de charger, veuillez réessayer » s’affiche sur l’écran d’accueil, a rapporté l’Agence France-Presse.

Le mardi précédent, le ministère numérique du Kirghizstan a déclaré avoir informé les fournisseurs de services de télécommunication de la nécessité de restreindre l’accès à TikTok, appuyant leur décision sur un arrêté de sécurité, géré par Kamchybek Tashiev. Selon leur déclaration, le réseau social, qui appartient à la compagnie chinoise ByteDance, ne respecte pas une loi relative à « la protection de la santé et du développement physique, intellectuel, mental, spirituel et moral des enfants ».

L’ONG Reporters sans frontières a exprimé son inquiétude sur cette action qui limite l’accès à l’information au nom de la protection des mineurs. Ils ont exhorté le gouvernement à mettre fin à cette restriction arbitraire et à expliciter un cadre juridique pour réguler les plateformes en ligne.

Ce blocage de TikTok survient alors que le gouvernement du Kirghizstan est accusé par des ONG de vouloir accroître leur emprise sur la société civile. En août 2023, le ministère de la culture avait laissé entendre qu’il pourrait interdire TikTok, car il avait reçu « de nombreuses expressions d’inquiétude au sujet des effets néfastes de l’application sur les enfants ».

Parmi les cinq anciennes nations soviétiques d’Asie centrale, où la liberté de parole est fortement restreinte et l’opposition politique est presque inexistante, le Kirghizistan s’est longtemps distingué. Cependant, ces derniers temps, le gouvernement kirghiz a emprisonné de nombreux journalistes, suspendu à maintes reprises des médias indépendants et a adopté une loi ressemblant à celle de la Russie concernant les « agents de l’étranger », accroissant ainsi le contrôle gouvernemental sur les ONG.