Les dirigeants militaires du Mali ont proclamé la dissolution d’un groupe contestataire le mercredi 17 avril, l’accusant de conduite susceptible de perturber la paix publique et de porter atteinte à l’unité nationale, comme indiqué dans une déclaration du Conseil des ministres.
Le collectif connu sous le nom de « Coordination des organisations de l’Appel du 20 février pour sauver le Mali », qui comprend des partis politiques et des organisations de la société civile comme la Coordination des mouvements, des associations et des sympathisants de l’éminent imam Mahmoud Dicko (CMAS), qui a également été dissoute au début du mois de mars, est accusé d’exhiber constamment des comportements de nature à troubler la paix publique, à compromettre la souveraineté de l’Etat et l’unité nationale, et a par conséquent été dissoute, selon la déclaration du gouvernement dans le communiqué du Conseil des ministres.
Selon le gouvernement, les lois en place au Mali stipulent que certaines « limites » ne doivent pas être dépassées, comme l’interdiction pour les partis politiques de créer des groupements sous forme d’associations, et pour les associations d’adopter des comportements contraires aux principes de souveraineté nationale, de démocratie, de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat.
Selon Cheick Mohamed Chérif Koné, le coordinateur général de L’Appel du 20 février, qui s’est exprimé sur les plateformes numériques, le seul ordre respectueux à suivre est l’ordre républicain, plutôt que les volontés de certains colonels armés. Il ajoute que c’est cet ordre qu’ils ont toujours soutenu. Les hostilités grandissantes et sans précédent contre les partis politiques et les associations seront vaines face à la volonté du peuple de s’engager pleinement dans la démocratie et la forme républicaine de l’état.
Dans les derniers jours, la junte au Mali a renforcé sa mainmise, entraînant la suspension des activités politiques des partis et associations, et l’interdiction pour les médias de couvrir leurs activités. Ces restrictions ont eu lieu après l’échec des militaires à respecter leur promesse d’organiser des élections présidentielles en février avant de se retirer.
Depuis 2012, le Mali est confronté non seulement à une crise sécuritaire grave en raison de l’essor du djihadisme, mais également à une crise politique et humanitaire. Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont modifié leur stratégie, rompant leur ancienne alliance avec la France et se tournant militairement et politiquement vers la Russie.
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