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18 avril 2024 9 h 06 min

« Climat: Défiance grandissante des scientifiques politiques »

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L’environnement subit d’énormes contraintes dues à l’action de l’homme, en particulier l’océan qui couvre les trois quarts de la superficie terrestre. On dénombre plusieurs facteurs nuisibles, notamment le changement climatique, l’acidification des mers, le déclin de l’oxygénation, les modifications côtières et maritimes, les débris plastiques, la pollution, l’exploitation excessive des ressources minérales et biologiques telles que la surpêche.

Ces pressions ont des conséquences dévastatrices pour la nature et l’humanité qui ne feront que s’accentuer si rien n’est fait pour inverser la situation. En seulement un siècle, les deux tiers de la biomasse des poissons prédateurs, comme les thons, ont disparu, et plus de la moitié de cette baisse a eu lieu ces quarante dernières années. Au cours des cent cinquante dernières années, la moitié des récifs coralliens a été détruite. Depuis le milieu du XXe siècle, des centaines de millions de tonnes de plastiques se sont accumulées dans l’océan. Si l’on ne parvient pas à contrôler le réchauffement climatique, nous assisterions à l’extinction massive d’espèces, ce qui aurait des conséquences imprévisibles sur les écosystèmes en entier. En résumé, presque tous les indicateurs concernant l’océan et le climat sont au maximum.

Notre collectivité s’engage depuis longtemps à détecter et à sensibiliser le public aux risques que ces pressions nous font peser. En réponse à ces dangers, le gouvernement français a souvent tendance à rappeler les preuves scientifiques et à exprimer son désir d’agir. L’établissement de la convention citoyenne sur le climat, un exercice démocratique sans précédent, a été l’un de ces moments qui ont suscité l’espoir, venant d’en haut, semblaient prêts à faire confiance à ceux d’en bas. Les attentes étaient justifiées au vu des 149 suggestions de mesures concrètes, lucides sur la réalité et la gravité de nos problèmes actuels et futurs. Cependant, ces espoirs ont été déçus : le président de la République n’a pas tenu ses engagements, certaines propositions ont été négligées ou minimisées, et la loi sur le climat et la résilience ne répond ni à l’ampleur du défi ni aux engagements initiaux.

En matière d’action publique, l’annonce d’une planification écologique en septembre 2023 peut être citée en exemple, suite à des demandes insistantes du Haut Conseil pour le climat. Six mois plus tard, aucun indice tangible de changement de stratégie, et la présentation de la nouvelle loi sur la planification énergétique pluriannuelle à l’Assemblée nationale est sans cesse reportée. Nous nous retrouvons alors dans une nouvelle course à la lenteur, allant à l’encontre de l’élan des annonces initiales.

Puis, viennent ces « Sommet », des manifestations de l’aspiration de la France, notamment en ce qui concerne sa politique de zones marines protégées (ZMP). En tête de file des nations, la France aurait déjà surpassé le seuil des 30% de la couverture des eaux françaises par les ZMP. Cependant, le gouvernement du pays se bat à Bruxelles pour la continuation de la pêche au chalut intensif dans la plupart de ces zones. En réalité, il est prouvé actuellement que le pourcentage des eaux nationales véritablement protégées, ayant un impact réel sur la biodiversité, n’est que de 1,6% (et seulement de 0,04% dans les eaux métropolitaines, selon les statistiques de 2021).
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