Les autorités de la ville de Bruxelles ont interrompu la Conférence sur le Conservatisme National le mardi 16 avril. Cette conférence devait durer deux jours dans la capitale belge et rassembler des intellectuels et dirigeants européens conservateurs, dont certains étaient d’extrême droite. L’interruption est due à la crainte d’une menace à l’ordre public. Parmi les participants se trouvaient le premier ministre hongrois Vikor Orban, l’ex-premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et l’ex-candidat à l’élection présidentielle française, Eric Zemmour, ainsi que Nigel Farage, figure de proue du Brexit. L’interruption a entraîné une grande résonance sur les réseaux sociaux et a déclenché une réaction indignée des dirigeants italiens et britanniques.
Le premier ministre conservateur britannique Rishi Sunak a exprimé son inquiétude concernant cette interdiction le mardi soir. Giorgia Meloni, à la tête du gouvernement ultraconservateur italien, s’est dite stupéfaite et consternée, tandis que le premier ministre belge Alexander De Croo a souligné que l’autonomie municipale ne doit pas prévaloir sur la liberté d’expression et de réunion.
Bien que Nigel Farage et l’ancienne ministre de l’intérieur britannique Suella Braverman, architecte du plan visant à délocaliser les demandeurs d’asile au Rwanda, aient pu s’adresser à environ 250 participants dans la matinée, Eric Zemmour, chef du parti français Reconquête !, a été empêché d’entrer dans la salle vers 15 h 30 par une ligne de policiers. Selon lui, cette action était celle d’une « dictature ». Le but de cette intervention était de « garantir la sécurité publique ».
Dans une décision prise par Emir Kir, le maire socialiste de Saint-Josse-ten-Noode, une banlieue de Bruxelles, un décret municipal a été promulgué pour interdire un événement, avec l’intention de préserver la sécurité publique. Kir a expliqué sur X que la droite radicale n’était pas bienvenue à Etterbeek, Bruxelles-Ville, ou Saint-Josse. Un rassemblement antifasciste avait été prévu à proximité. Viktor Orban, qui devait prendre la parole à la conférence, a exprimé sa désapprobation de l’action policière sur X, rappelant une précédente tentative de le réduire au silence en 1988 par le régime communiste. Il a assuré qu’il ne se laisserait pas faire cette fois non plus.
A l’origine, la rencontre devait avoir lieu au coeur du quartier européen de la capitale belge. Cependant, l’interdiction du bourgmestre a poussé les organisateurs à relocaliser l’événement à un hôtel d’Etterbeek. « Là aussi, on nous a interdit d’y aller, et on a dû déplacer le lieu à Saint-Josse », explique Tony Gilland, du Mathias Corvinus Collegium (MCC), un think tank soutenu par le gouvernement hongrois et co-organisateur de la conférence.
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