A son retour d’un déplacement professionnel aux Etats-Unis, Jeanne (qui préfère utiliser son second prénom) a été surprise par sa réalité récente en mi-mars. Elle a découvert à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle une longue queue lui faisant attendre vingt minutes avant d’obtenir son billet en carton pour le RER vers Paris. Des employés sympathiques dirigeaient les touristes non-francophones vers les distributeurs. Vivant à Lyon, Jeanne est accoutumée à simplement approcher sa carte bancaire du valideur pour accéder au métro, une technique présente dans les transports publics à Bruxelles, Milan (Italie) et Londres.
Ce n’est cependant pas le cas en Ile-de-France où l’autorité organisatrice, Ile-de-France Mobilités (IDFM), sous la présidence de Valérie Pécresse (Les Républicains), s’y oppose. Leur justification? « Nous avons adopté la technologie du smartphone » a dévoilé Pécresse lors d’une conférence de presse le 25 mars, « et il est difficile de la changer. » Jeanne s’interroge alors sur les dispositions à prendre pour les Jeux Olympiques (JO).
Elle n’est pas la seule à se poser cette question. À Paris, dans le métro dont plusieurs stations sont ornées d’images magnifiques portant la mention « Olympiade culturelle », les délais d’attente s’allongent sur les quais, on observe une augmentation des incidents et un manque de conducteurs aux arrêts de bus. Alors que Paris se prépare pour « accueillir le monde », comment les transports pourront-ils faire face cet été s’ils peinent déjà en temps ordinaire?
Selon le plan établi, Paris s’est engagé à assurer l’accès à tous les sites olympiques par le biais des transports en commun pour le « monde entier ». En d’autres termes, aucune disposition ne sera prise pour accommoder ceux qui voudraient venir en voiture. «Le défi principal est de répondre aux besoins de trois groupes : les 200 000 personnes accréditées, des millions de spectateurs et les voyageurs quotidiens», déclare Florent Bardon, qui est en charge des mobilités à l’échelle nationale pour ce grand événement. Une tâche monumentale, sans aucun doute.
Pendant la soirée de la cérémonie d’ouverture, qui aura lieu sur la Seine le 26 juillet sauf changement de dernière minute, l’accès aux gares parisiennes pourrait être difficile, que vous voyagiez en taxi, en métro ou à vélo. Aucun avion ne sera autorisé à voler dans un rayon de 150 kilomètres autour de Paris. Dans les jours qui suivront, jusqu’à la clôture de la compétition le 11 août, les aéroports de Paris traiteront une quantité record de bagages volumineux, tels que des perches, des vélos ou des canoës.
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