Le roman « Eustache & Hilda », écrit par l’écrivain britannique Leslie Poles Hartley, est divisé en trois volumes : « La Crevette et l’Anémone », « Le Sixième ciel » et un volume éponyme. Ces livres ont été traduits en français par Corine Derblum, Lisa Rosenbaum et Anouk Neuhoff, et publiés par Quai Voltaire. Les deux premiers livres contiennent respectivement 300 et 274 pages et coûtent 23 €, tandis que le troisième volume est plus long avec 394 pages et sera publié le 25 avril pour le même prix. Tous les livres sont également disponibles en version numérique pour 17 €.
La trilogie, qui a été publiée originalement entre 1944 et 1947, est une exploration profonde de la fraternité entre un frère et une sœur, leur vie évolutif, de leur enfance à l’âge de 9 et 13 ans jusqu’à l’âge adulte. Les thèmes abordés dans ces livres sont définis comme des théorèmes existentiels immémoriaux. Le troisième volume « Eustache & Hilda », qui clôture cette saga remarquable, est très attendu. Il promet une interprétation riche de leurs expériences et un bouleversement significatif de leurs parcours de vie parallèles. Les lecteurs français qui n’ont eu jusqu’à présent accès qu’aux deux premiers volumes pourront enfin découvrir la conclusion de cette histoire le 25 avril.
Dans l’ombre de l’enfance se reflète l’individualité de chacun, agissant comme un jeu d’ombres sur l’autre. Le défi pour eux consiste à s’échapper de ce miroir réfléchissant, à l’image de la piscine qu’ils ont bâtie sur la plage, en érigeant un rempart de sable pour contenir la mer. Ils commencent leur construction à deux extrémités pour se rejoindre au centre, puis reprennent. Ils résistent à la marée qui les pousse inévitablement l’un vers l’autre. La netteté psychologique extrême, teintée d’ironie et de perspicacité, rappelle Jane Austen et Henry James, explorant les incidents qui amplifient la perception d’Eustache, attribuant une nouvelle forme à son entendement.
Eustache et Hilda, privés de leur mère, vivent avec leur père au début du XXe siècle à Anchorstone, une station balnéaire britannique. Plutôt que de jouer le rôle de la soeur, Hilda se comporte davantage comme une mère. Convaincue de mieux comprendre son frère, elle se voit comme son ‘guide spirituel’, tandis que lui la voit comme son ‘nord magnétique’, pensant éprouver ce qui pourrait être simplement une manipulation. Cependant, la direction suivie par le jeune garçon, tiraillée par le tumulte de son ‘combat mental’, est toujours en mouvement : ses croyances, monologues intérieurs, rêves diurnes et nocturnes, négociations avec le destin imprègnent le récit.
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