Joe Biden cherche à multiplier par trois les tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium de la Chine, critiquant une « concurrence déloyale » à l’égard des employés américains. C’est un nouvel effort pour attirer les ouvriers en pleine période pré-électorale.
Mercredi 17 avril, la Maison Blanche a condamné « les stratégies et les aides de la Chine pour ses industries de l’acier et de l’aluminium », selon une déclaration. Par conséquent, Joe Biden, qui voudrait être réélu en novembre, incite le Représentant commercial des États-Unis (United State Trade Representative, USTR) à « envisager de tripler les tarifs douaniers », actuellement en moyenne de 7,5 %, appliqués sur une portion de l’acier et de l’aluminium chinois importé aux États-Unis.
Joe Biden se dirige mercredi vers Pittsburgh (Pennsylvanie), une ville avec un riche héritage industriel, au deuxième jour d’une visite dans cet État crucial pour l’élection présidentielle. Le président démocrate cherche à persuader qu’il est le meilleur soutien des travailleurs et des syndicats, et ira au quartier général du syndicat des métallurgistes (USW). Il a récemment gagné leur appui pour l’élection, particulièrement grâce à son opposition à l’acquisition du titan américain de l’industrie sidérurgique U.S. Steel par le Nippon Steel japonais.
L’USW a, en outre, critiqué le candidat républicain, l’ancien président Donald Trump, qui essaie également de recueillir les votes des travailleurs et se présente comme le défenseur du redémarrage de l’industrie manufacturière américaine. Il jure d’augmenter significativement les tarifs douaniers s’il est élu.
L’administration Biden a aussi déclaré mercredi le commencement d’une enquête sur les « pratiques déloyales de la Chine dans les domaines de la construction navale, du transport maritime et de la logistique ».
Guidée par l’USTR, la future action répond aux revendications des syndicats du secteur qui critiquent des approches chinoises qu’ils jugent plus intrusives et agressives que tout autre pays. La Maison Blanche souligne que l’acier est un élément central de l’industrie navale américaine.
Cette démarche de la Maison Blanche se situe dans un climat de compétition intense avec la Chine, malgré la reprise des discussions entre les deux pays et des efforts pour réduire la dépendance des États-Unis à l’industrie chinoise.
L’administration Biden soulève des « préoccupations croissantes que les pratiques commerciales injustes de la Chine, notamment l’inonder du marché avec de l’acier vendu à un prix inférieur à son coût de marché, faussent le marché international de la construction navale et sapent la concurrence ».
Demande internationale en baisse
Après une visite à Pékin une semaine plus tôt, Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor a rencontré mardi à Washington son équivalent chinois, lors des réunions printanières du FMI et de la Banque mondiale. L’excédent de la production de la Chine a été une fois de plus au centre des discussions.
Les inquiétudes concernant la surproduction de l’industrie sidérurgique chinoise ont augmenté suite au net repli de son secteur de la construction, ouvrant la voie à des produits destinés à l’exportation. En réaction au déclin de l’immobilier, qui était un moteur de sa croissance, la Chine subventionne massivement certaines industries, malgré une demande internationale en recul.
L’Union européenne est entrée dans une confrontation directe avec Pékin, l’accusant de saturer son marché avec des produits bon marché, pas seulement pour les métaux. En Amérique latine, l’industrie sidérurgique s’inquiète et demande des taxes sur les importations.
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