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« Rabih Kayrouz: Couturier Libanais Crée Refuge »

L’isolement forcé par la pandémie n’a pas empêché un dépaysement fascinant grâce au compte Instagram de Rabih Kayrouz. En avril et mai, ses abonnés ont été emmenés dans un pittoresque voyage virtuel au Liban, explorant un verdoyant jardin et une maison débordante de romanité. Une ambiance qui reflète l’exotisme oriental et le talent unique d’un styliste capable de métamorphoser une simple couverture usée en une robe d’une pure élégance avec seulement une paire de ciseaux et des épingles.

Après avoir créé son propre label à Paris en 2008, Rabih Kayrouz devait défiler ses créations entre le 6 et le 8 juillet dans la métropole. Sous toute logique, cela se passerait dans son atelier de conception niché au fond d’une cour du boulevard Raspail, dans le 7e arrondissement, un endroit charmant caché derrière une verrière avec un escalier un peu escarpé dont les fashionistas françaises, les acquéreuses américaines et les amatrices de toutes nationalités connaissent chaque marche.

« La flambée des coûts due à la pandémie n’a fait qu’intensifier une révolte qui sévissait avant l’arrivée du virus. » dit Rabih Kayrouz.

Cependant, le défilé parisien de haute couture, en raison des restrictions imposées par la situation sanitaire actuelle, sera entièrement numérique. À l’heure qui lui a été attribuée, le 6 juillet à 16 heures, Rabih Kayrouz a l’intention de faire une projection d’un court film mettant en récit le « chemin » d’une robe couture.

Le 5 juin, il était encore au Liban, dans son refuge rural où il a vécu les multiples phases de confinement et de déconfinement du pays, lorsqu’il a été contacté. Le couturier signale que le Liban subit une crise économique la plus grave depuis trois décennies, exarcerbée par la hausse des prix en raison du COVID-19 et une insurrection préexistante. Il a trouvé un havre de paix dans sa résidence à Douma, un village situé à 1 000 mètres d’altitude au nord de la nation.

Il a apprécié le temps passé dans ce refuge tranquille, prenant soin du jardin et observant pour la première fois les iris qu’il avait plantés. Cependant, il devait abandonner ce calme pour retourner à Beyrouth avant de se rendre à Paris, puis aux États-Unis, à nouveau à Paris et finalement à Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis, un plan qui a été subitement interrompu.

Le 17 février, pendant la Fashion Week de Londres, Rabih Kayrouz avait inauguré son premier dispositif de vente au détail à plein titre à Mayfair. Sa boutique de Mount Street, tout comme les autres, a dû fermer ses portes le 8 mars en raison du confinement. Malgré cela, il a réussi à la rouvrir le 15 juin. Sa marque est désormais disponible dans une cinquantaine de magasins à travers le monde, ce qui lui permet de diffuser son message sans y être physiquement présent.

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