En avril 2023, dans la métropole balnéaire belge d’Ostende, Emmanuel Macron et huit autres dirigeants européens ont convenu d’une résolution visant à accroître de manière significative la production d’énergie éolienne en mer et la production d’hydrogène vert provenant de sources d’énergie renouvelable dans la mer du Nord. Cependant, une autre question urgente a été discutée de manière moins évidente, celle de la sauvegarde des infrastructures essentielles dans cette région maritime, soulignée par le Premier ministre belge, Alexander De Croo. En effet, la mise en place d’un « pacte de sécurité » pour cette zone extrêmement délicate, qui est d’un grand intérêt pour la Russie, a été négociée en parallèle lors de ce mini-sommet à Ostende.
Le 5 avril, la Norvège est devenue le dernier pays à signer l’accord pour la protection des infrastructures de la mer du Nord, qui avait déjà été approuvé par cinq autres pays côtiers (Allemagne, Belgique, Danemark, Pays-Bas et Royaume-Uni). Ces états sont tous préoccupés par la sécurité d’une zone maritime contenant une multitude de gazoducs et pipelines pétroliers, d’éoliennes, ainsi que de câbles sous-marins utilisés pour le transfert de données et les connexions Internet. Ces infrastructures, de grande importance, sont exposées à des risques d’espionnage et de sabotage, particulièrement en cette période de tensions accrues avec Moscou.
Un membre de l’armée belge souligne que personne n’avait oublié l’incident du Nord Stream, ce qui avait précipité le processus. Il faisait référence aux sabotages survenus sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, dans la mer Baltique, en septembre 2022. Les responsables des ces actes de destruction n’ont jamais été formellement identifiés – bien que l’on ait d’abord suspecté les Russes, on soupçonne maintenant une unité ukrainienne.
Dans les mois récents, le bâtiment russe Amiral-Vladimirski, connu pour ses études des profondeurs marines de l’Antarctique, a été détecté par les autorités de la Belgique, du Danemark et des Pays-Bas. Le navire, dépourvu du système d’identification automatique utilisé pour renforcer la sécurité maritime et la gestion du trafic en mer, a navigué le long de la côte belge avant d’être aperçu dans le détroit du Kattegat, entre le Danemark et la Suède, puis près d’un parc éolien néerlandais. Lorsque des journalistes danois ont tenté de s’approcher, des individus armés et masqués se sont montrés sur le pont du navire. Une enquête en cours déterminera si du matériel a été endommagé ou piraté.
L’urgence de meilleure coordination est évidente. Le navire russe était protégé par les lois régissant le trafic en eaux internationales, stipulées par une convention des Nations Unies. « Nous ne pouvons rien faire à ce sujet pour le moment, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie et respectons donc les règles du droit international », a affirmé l’amiral Tanguy Botman, responsable de la composante maritime de la défense belge, dans le journal flamand De Standaard, le 9 avril.
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