Plusieurs milliers de protestataires se sont rassemblés le mardi 16 avril à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, quelques heures après le commencement de la discussion d’un projet de loi controversé au Parlement concernant les « agents de l’étranger ». Ce dernier avait déjà été à l’origine de grandes manifestations en 2023. Les manifestants rassemblés devant le Parlement ont scandé « Non à la loi russe ! », bloquant ainsi une des principales voies de la ville. Pendant ce temps, les entrées du bâtiment ont été sécurisées par la police anti-émeute, un journaliste de l’Agence France-Presse a pu le constater. Dans un communiqué, le ministère de l’intérieur géorgien a déclaré qu’un officier de police avait été blessé et a exhorté les manifestants à arrêter leurs actions illégales.
Le rassemblement a été initié par les opposants à la loi, qui ils comparent à une loi russe oppressive utilisée par le Kremlin pour persécuter les opposants. La loi est actuellement à l’étude par les députés en première lecture, sans vote à terme pour la journée. Le Rêve géorgien, parti au pouvoir qui détient la majorité au Parlement, est susceptible de faire adopter la loi.
Selon Bruxelles, si la loi est adoptée, elle « éloignera la Géorgie de l’UE ». La loi exige que les organisations qui reçoivent plus de 20% de financement étranger s’enregistrent en tant qu' »organisation représentant les intérêts d’une puissance étrangère », sous peine de sanctions financières. Le gouvernement insiste sur le fait que la loi apportera plus de « transparence » au financement des organisations, mais ses critiques craignent qu’elle ne soit utilisée comme un moyen de répression contre les ONG et les médias indépendants.
Lors d’une manifestation lundi soir, environ 10 000 individus ont exprimé leur opposition à la proposition de loi, entraînant quatorze arrestations par les forces de l’ordre. Durant une discussion sur le texte, un conflit a éclaté entre les représentants politiques au pouvoir et de l’opposition en Géorgie, donnant lieu à une bataille chaotique au sein de l’assemblée.
L’Union Européenne (UE), que la Géorgie aspire à intégrer, a plaidé pour la rétractation du texte, jugeant qu’il divergeait des réformes nécessaires que le pays se doit d’instaurer pour avancer sur le chemin de l’adhésion. Le Président du Conseil Européen, Charles Michel, a soutenu mardi sur X que la proposition actuelle « écarte la Géorgie de l’UE plutôt que de la rapprocher ».
Une première version de la proposition a été rejetée en Mars 2023 suite à des manifestations d’opposition importantes qui avaient été dispersées par la police à l’aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau.
Contribuer.
Laisser un commentaire