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« Joconde Cambodgienne », Vishnou bronze, étudiée Paris

Brice Vincent, un archéologue français de l’Ecole française d’Extrême-Orient a qualifié une statue en bronze de Vishnou découverte au Cambodge comme étant « la Joconde » ou « la Venus de Milo » du pays, faisant allusion à sa valeur historique et artistique. Trouvée en 1936 par Maurice Glaize, un autre français, sur une île au cœur d’Angkor, la plus grande cité préindustrielle du monde, cette statue s’avère être un véritable trésor archéologique. Elle est une représentation de Vishnou couché sur le côté et a été réalisée au XIe siècle. Bien qu’aujourd’hui seule la partie supérieure est visible – la tête, deux bras et le haut du torse, la statue entière devait initialement mesurer entre 5 et 6 mètres ; cela est déduit à partir des dizaines de gros fragments et plusieurs centaines de petits morceaux retrouvés.

En mai, cette statue quittera le Cambodge pour se rendre en France. Elle sera la pièce maîtresse d’une exposition sur les bronzes khmers au Musée Guimet à Paris en 2025. Cependant, avant cela, elle passera un certain temps au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), notamment entre les mains de David Bourgarit, un expert en archéométallurgie.

« C’est une œuvre d’art majeure que nous avons toujours souhaité analyser », affirme un expert. De précédents prélèvements mineurs ont été réalisés au Cambodge, mais des segments de cette statue – qui n’a pas été façonnée d’un seul jet – doivent encore être étudiés. Quelle est la raison d’utiliser une mini perceuse équipée d’un foret d’un centimètre de long et d’un millimètre de diamètre, au lieu de simplement effleurer la surface ? David Bourgarit répond que la surface de la statue est recouverte d’une corrosion d’un centimètre, donc pour étudier le métal, on doit atteindre son centre. Cependant, nous n’extraire que 20 milligrammes.

La pièce d’art est remarquablement dorée dans son intégralité. Le projet de recherche vise initialement à identifier la composition de l’alliage, localiser l’origine du cuivre, et le comparer aux résidus de la fonderie que M. Vincent a découverts près du Palais Royal d’Angkor. Les analyses précédentes ont prouvé une cohérence entre le bronze du Vishnu et celui utilisé sur le site archéologique, ce qui doit être maintenant validé. Cela inclut la comparaison de prélèvements de l’argile de la statue avec l’argile trouvée à l’atelier d’Angkor. « Nous allons également examiner les réparations subies par la statue », ajoute M. Bourgarit. Plusieurs de celles-ci comportent de petits inserts de cuivre pur, qui rappellent étrangement les plaquettes de cuivre retrouvées dans la fonderie par Brice Vincent.

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