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16 avril 2024 1 h 12 min

Hausse nette des morts routières

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La récente publication des chiffres de la Sécurité routière ce lundi suscite des préoccupations et des questions. En mars, 254 décès ont été enregistrés sur les routes métropolitaines de France, représentant une augmentation de 31 % comparé à la même période en 2023 (194 morts). De plus, selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 1 164 personnes ont été grièvement blessées, ce qui représente une augmentation de 10 % par rapport à 2023.

En examinant ces deux mois, la Sécurité routière a noté une « augmentation significative » du nombre de conducteurs décédés (120, + 29), une hausse du nombre de décès chez les motocyclistes (60, + 9) et les cyclistes (13, + 5). Florence Guillaume, la déléguée interministérielle à la sécurité routière, a déclaré dans le communiqué de ONISR que « le mois de mars a été particulièrement tragique sur nos routes et le total du premier trimestre nous ramène aux chiffres de 2019 ».

Le service d’analyse de l’institution n’a pas encore eu l’occasion de se concentrer sur les raisons derrière ces statistiques et n’a pas souhaité proposer des hypothèses sur des conditions météo inhabituelles, un état de trafic, ou une différence dans le nombre de week-ends (4 en mars 2023, 5 en 2024) qui auraient pu influer. La mortalité pour ce trimestre est la plus élevée depuis 2019.

Bien que les morts sur les routes de France aient légèrement diminué en 2023, depuis le début de l’année 2024, on assiste à une recrudescence de la mortalité routière. En janvier, 240 décès ont été répertoriés, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2023, et en février, elle a augmenté de 3 % avec 224 morts. Au total, pour le premier trimestre de 2024, 718 personnes ont perdu la vie sur les routes métropolitaines : une augmentation de 13 % par rapport à la même période de l’année précédente, ce qui représente le plus haut taux de mortalité depuis 2019.

Selon l’ONISR, cette augmentation notable est surtout présente sur les routes hors agglomérations et concerne toutes les tranches d’âge, en particulier les jeunes de 18 à 24 ans, où 40 morts ont été recensés, soit 23 de plus. En agglomération, cependant, une hausse du nombre de piétons, d’utilisateurs d’engins de déplacements motorisés électriques (EDPM) et de motocyclistes tués a été notée. Par contre, en outre-mer, la situation s’est améliorée avec une baisse de 14 % (18 décès) comparé à mars 2023.

Jean-Yves Lamant, président de la Ligue contre la violence routière, se dit préoccupé mais pas surpris par ces chiffres. Selon lui, « le gouvernement ne peut plus prétendre protéger les citoyens sur les routes. En essayant d’éviter de mécontenter les électeurs avec des mesures impopulaires, nous cautionnons un bilan effroyable chaque année ».

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