En éteignant les feux, en secourant la faune victime du trafic illégal et en combattant les mineurs illégaux armés, les fonctionnaires brésiliens qui protègent l’environnement font face à un quotidien difficile. Selon Cleberson Carneiro Zavaski, le président de l’Association nationale des employés de l’environnement (Ascema), qui représente 5 000 travailleurs de ce secteur, cela s’apparente à une guerre.
Beaucoup d’entre eux espéraient qu’avec le retour au pouvoir de Luiz Inacio Lula da Silva en janvier 2023, leurs conditions de travail subiraient une amélioration après la dégradation qu’ils ont subie sous les gouvernements de Michel Temer (2016-2018) et Jair Bolsonaro (2019-2022). Zavaski a exprimé leur besoin d’une augmentation de salaire, de renforcement des effectifs, d’équipements appropriés et d’une compensation pour les risques auxquels ils font face quotidiennement.
Cependant, un an plus tard, Zavaski se sent « frustré ». Malgré une hausse de salaire de 9% accordée aux fonctionnaires en 2023, le gouvernement ne cède pas à leurs nouvelles revendications. « Le budget [2024] est déjà bouclé! », a déclaré le ministre de l’Économie, Fernando Haddad, le 10 avril, face à des questions de journalistes sur une éventuelle augmentation des investissements dans la fonction publique.
Pedro Rossi, un professeur d’économie à l’Université Unicamp de Brasilia, clarifie que le gouvernement ne dispose pas d’une capacité significative pour intensifier les allocations destinées aux besoins sociaux. La loi stipulant le « cadre budgétaire renouvelé », qui limite l’expansion des dépenses de l’Etat à 70% de la croissance des recettes publiques, a été validée par la Chambre des députés en août 2023. De même, le ministre de l’économie a promis lors du vote du budget de 2024 en décembre, d’arriver en fin d’année avec un « déficit nul », instaurant une rigueur budgétaire importante.
Malgré cela, les personnels publics persistent à maintenir leurs revendications. Ainsi, le 3 janvier, les organismes gouvernementaux à la charge de la protection de l’environnement, y compris l’Ibama, l’Institut Chico Mendes pour la préservation de la biodiversité et le Service de la forêt brésilienne, ont collectivement décidé de mettre à l’arrêt presque toutes leurs actions sur le terrain, afin d’exercer une pression sur le gouvernement. Cleberson Carneiro Zavaski déclare catégoriquement : « Nous ne retournerons pas travailler sur le terrain tant que le gouvernement n’aura pas répondu à nos revendications! Nous n’avons d’autre option! ».
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