Lancé par le président Emmanuel Macron en 2021, le projet « 1 jeune, 1 mentor » a pour objectif d’augmenter le nombre de jeunes qui bénéficient d’un soutien dans leur parcours éducatif, leur orientation et leur intégration professionnelle. Pour cela, le gouvernement a mobilisé environ 30 millions d’euros afin de « lutter contre l’inégalité des chances ».
Trois ans après, un rapport d’étape publié au début de avril par l’Injep souligne une « réussite certaine de la mise en œuvre du projet « , avec 160 000 jeunes soutenus en 2023, comparé à 30 000 en 2020. Ce rapport ne discute pas l’impact réel de ce programme de mentorat sur les jeunes (qui sera le sujet d’un autre rapport en 2025), mais il se focalise sur la mise en action de ce programme dans une soixantaine de structures variées, principalement des associations.
Le rapport s’appuie également sur un résumé détaillé des études internationales sur le mentorat. Il identifie des domaines qui nécessitent une attention particulière en France, dont la formation des mentors, la durée du soutien pour les jeunes et l’instabilité de ceux en charge du mentorat. Une entrevue avec Jérôme Gautié, professeur d’économie à l’université Paris-I et président du conseil scientifique en charge de l’évaluation du projet « 1 jeune, 1 mentor » fait partie du rapport.
Quand on parle de « mentorat » en France, de quoi parle-t-on exactement ?
Le concept de mentorat a émergé au début du 20ème siècle aux États-Unis et a été introduit en France dans les années 1980. La définition est assez vaste et peut facilement englober les termes de « coaching », de « tutorat » ou de « parrainage ».
Les soixante-et-un organismes participant au projet « 1 jeune, 1 mentor » propose des programmes de mentorat qui, malgré la diversité de leurs publics cibles, reposent tous sur la même idée fondamentale : un jeune est soutenu bénévolement par un individu ayant de l’expérience (étudiant, professionnel, retraité, etc.), qui l’aide dans son orientation et son intégration professionnelle, le développement de ses compétences sociales et de son réseau, le soutien psychologique et le partage de compétences. Le but principal de ces programmes est de combattre les inégalités sociales, l’autocensure et le chômage parmi certains jeunes.
Qu’en est-il des jeunes qui sont assistés et des organismes qui participent au projet « 1 jeune, 1 mentor »? Les organismes varient grandement en taille, avec 90 % d’entre eux étant des associations. Cette variété se reflète dans le nombre de jeunes qu’ils assistent dans le cadre du mentorat; en 2022, un quart d’entre eux en assistait moins de 100, tandis que seulement quatre, beaucoup plus grands, avaient plus de 5 000 mentorés. Vingt pour cent des structures sont exclusivement dédiées au mentorat, tandis que les autres participent également à divers programmes nationaux destinés aux jeunes – tels que « Cordées de la réussite », « Cités éducatives », « Parrainage pour l’emploi », parmi d’autres.
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