Rabih Kayrouz est l’un des seuls designers qui a maintenu l’engagement à la simplicité qu’il a pris durant la pandémie de Covid-19 : Il a arrêté de faire des défilés mais continue de montrer ses deux collections annuelles de vêtements féminins sur rendez-vous, dans son studio de la rive gauche parisienne. Son lieu de travail, autrefois un théâtre avec de grandes fenêtres, cache une boutique au cœur d’une cour intérieure.
En mars 2024, on peut voir des clientes venir pour essayer les robes et les manteaux de l’automne-hiver 2024-2025, qui donnent une touche de couleur aubergine, bleu royal ou rose électrique aux portants. Le fait qu’il y ait des clients dans le studio ne dérange pas le designer libanais qui a maintenant cinquante ans, il répond même à l’interview et montre comment ses créations sont faites pour être pratiques : « C’est un taffetas de soie, ultraléger et ne se froisse pas ; vous pouvez le plier comme un K-Way » dit-il en prenant une robe de soirée orange et la roulant en boule. Depuis le début de sa carrière, en 1999, Rabih Kayrouz a toujours travaillé sur une esthétique minimaliste, avec des formes géométriques légères et fonctionnelles qui semblent défier la gravité.
En 2024, il célèbrera le 25ème anniversaire de sa maison et marquera son retour dans le monde des affaires. Après avoir été gravement blessé à la tête lors de l’explosion du port de Beyrouth en 2020, le designer a passé une longue période en convalescence. Son atelier, qui avait été détruit, a été refait dans un nouvel immeuble de la capitale libanaise, et a ouvert ses portes en mars. « C’était le premier événement que nous avons organisé là depuis cinq ans, cela m’a touché », dit le couturier. Bien qu’il reste l’ Actionnaire majoritaire de sa marque, il a introduit des partenaires financiers en 2016 et 2017 pour soutenir son évolution, à son rythme. Après l’ouverture d’une boutique à Londres en 2020, il envisage maintenant une nouvelle emplacement à Paris.
Ses expériences de vie et de travail à Paris et à Beyrouth ont marquées sa conception du vêtement. « Quand j’ai commencé au Liban, je ne faisais que des robes de soirée et de mariage. Malgré leur pureté, elles manquaient d’une touche urbaine. Lorsque j’ai déménagé à Paris en 2009, je me suis engagé à créer des vêtements pour la vie urbaine, la rue. J’ai conçu le trench fendu [devenu un classique de la marque] après avoir vu une femme lutter avec son manteau tout en courant pour attraper le bus. Cependant, lorsque je suis uniquement à Paris, le Liban me manque : la lumière, la proximité avec la nature… J’ai eu le privilège de vivre entre deux pays et cela se reflète dans mes vêtements : les formes sont parisiennes, les couleurs méditerranéennes.
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