Les discussions de paix entre le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN) ont repris au Venezuela, après avoir été suspendues à cause de conflits avec d’autres groupes armés. La délégation de Gustavo Petro, le président colombien, a annoncé sur une plateforme sociale X, que les pourparlers ont commencé à Caracas le samedi précédent. Les discussions ont continué, avec les deux parties qui parlent de propositions abordant une vision commune de la paix, en se concentrant sur la politique, l’environnement et l’économie.
L’ELN avait révélé le 6 avril l’arrêt formel des négociations qu’elle avait entamées avec le gouvernement depuis novembre 2022 en Venezuela, Cuba et Mexique, alors que des discussions devaient débuter au début de la semaine suivante. L’ELN a critiqué le gouvernement pour sa « politique de paix ambivalente », décrivant la situation actuelle comme « critique ».
Le gouvernement colombien avait préalablement exprimé son inquiétude face à la « tragédie humanitaire » dans l’Arauca, une région frontalière avec le Venezuela, marquée par des affrontements. Ils se sont engagés à chercher un moyen de mettre fin aux violences qui touchent principalement les civils non armés.
Après une rencontre avec le président Petro à Caracas, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a réitéré la détermination de son pays à soutenir les négociations de paix. Les deux dirigeants ont publié une déclaration commune dans laquelle ils ont réitéré leur engagement à promouvoir la paix.
Au cours des derniers mois, une certaine instabilité s’est manifestée à travers des « grèves armées », où les rebelles ont obligé les civils à rester à l’intérieur de leurs habitations, l’enlèvement du père du footballeur de Liverpool, Luis Diaz, et divers conflits entre différents groupes. La structure de l’ELN, selon les services de renseignement militaire colombien, est complexe, comptant environ 5 800 combattants et un réseau de complices considérable. Bien qu’il existe une direction centrale, chaque faction est autonome sur le plan militaire, un facteur qui rend les négociations encore plus compliquées selon les experts.
Quant à M. Petro, l’actuel président de gauche de la Colombie et ancien guérillero, il mise sur une solution négociée globale après plus de soixante ans de violence. En 2016, un accord de paix de grande envergure a permis le désarmement d’une grande partie des forces de la rébellion colombienne, les FARC.