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15 avril 2024 4 h 09 min

Choc entre dissuasions Israël-Iran affaiblies

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L’importance d’une frappe militaire n’est pas toujours déterminée par ses effets. C’est précisément le cas de l’offensive multiforme déployée par l’Iran contre Israël pendant la nuit du 13 au 14 avril. Cette attaque n’a pas entraîné de grandes destructions, de pertes de vies en grand nombre, ni d’acquisitions territoriales ou de déstabilisations majeures des systèmes de défense. En fait, le contraire semble être le cas. Presque tous les drones lancés, ainsi que les missiles balistiques et de croisière tirés lors de la deuxième vague, ont été abattus. Cette opération avait été planifiée et anticipée depuis quelques jours, à la fois par les forces de sécurité israéliennes et leur principal allié, les États-Unis.

En effet, Washington n’a cessé d’avertir ses partenaires européens et leurs homologues arabes au Moyen-Orient du danger imminent d’une attaque, un peu à l’instar de ce qu’avait fait le renseignement américain avant l’invasion russe en Ukraine en février 2022. Personne ne pouvait prétendre être surpris. Seuls ceux pris au piège du passé, qui n’ont pas ajusté leur vision géopolitique à l’ère initiée par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, pourraient être surpris. Cette nouvelle ère a vu Joe Biden engager la crédibilité morale et militaire de son pays aux côtés de l’État d’Israël.

Après le déclenchement de l’attaque iranienne, Joe Biden a été salué comme le premier président américain à défendre Israël directement, selon un haut fonctionnaire à Washington. Cependant, contrecarrer un gouvernement israélien qui a constamment ignoré les conseils de son allié à Gaza depuis plusieurs mois reste un défi. Un échange téléphonique a eu lieu entre Joe Biden et Benjamin Netanyahu dans la nuit de samedi à dimanche, à la suite duquel la Maison Blanche a révélé par des indiscrétions que les États-Unis étaient opposés à toute action offensive d’Israël contre l’Iran.

« Le message transmis par le président au Premier ministre était : soyez fier de vos réalisations », a précisé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, sur MSNBC. En d’autres termes, l’escalade doit s’arrêter ici, après cette victoire défensive. Plaçant l’action diplomatique au premier plan, l’administration américaine cherche à isoler Téhéran. D’où la convocation d’urgence d’une réunion virtuelle du G7 Dimanche.

Éviter l’escalade régionale

C’est un tournant crucial pour Joe Biden, une épreuve d’autorité sans précédent. Malgré les offenses commises par Hamas, le président américain a maintenu un soutien indéfectible à Israël. En dépit des crimes de guerre de l’armée en représailles et la mort de plus de 32 000 Palestiniens, principalement des civils, Washington s’est abstenu de modérer Israël, excepté à la marge. Éviter une escalade régionale était la priorité absolue pour l’administration américaine. Cette stratégie est aujourd’hui en danger.