L’avocate renommée Isabelle Coutant-Peyre, connue pour la défense de figures controversées comme Youssouf Fofana du « gang des Barbares », le terroriste vénézuélien Carlos, qu’elle a épousé pendant son incarcération, est décédée à l’âge de 70 ans le vendredi 12 avril, nous informe une source proche. Cette source, un autre avocat, a confirmé qu’elle a succombé à un cancer ce même vendredi matin, et a confirmé une information de Marianne.
Pendant les quarante-cinq ans de sa carrière, elle a défendu des personnalités notoires comme Charles Sobhraj, surnommé « le Serpent », qu’elle a accueilli en France en 2022 après sa libération d’une prison au Népal où il a purgé une peine de vingt ans. Parmi ses autres clients figurent le polémiste Dieudonné M’Bala M’Bala, l’auteur Gabriel Matzneff, accusé de pédocriminalité, et Ali Riza Polat, qui a été condamné à trente ans de prison pour sa complicité dans les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher à la porte de Vincennes, en 2015.
S’identifiant comme une « jeune femme de bonne famille » dans un portrait qu’elle a donné à l’Agence France-Presse en 2011, Isabelle Coutant-Peyre a eu une vie bourgeoise avant de rencontre son chemin particulier. Elle s’est mariée à 21 ans à Michel Peyre, qui a été adjoint au maire UDF (Union pour la démocratie française) de Granville, et a eu trois enfants avec lui. Le couple a finalement divorcé en 1993.
En 1979, elle a prêté serment et s’est spécialisée en droit des affaires. C’est à cette époque qu’elle a rencontré l’avocat provocateur Jacques Vergès, décédé en 2013. Bien qu’elle partageait une insolence similaire avec lui, elle refusait de le considérer comme son « mentor ».
En 1997, lors d’une rencontre fortuite dans les couloirs de la prison de la Santé, elle croise le chemin d’Ilich Ramirez Sanchez. Cette rencontre, elle la décrit de manière très romancée dans son oeuvre « Epouser Carlos », publiée en 2004. Selon elle, le 25 août 2001, ils s’étaient proposé l’un à l’autre pour sceller un engagement sérieux, auquel Sanchez avait récité la Fatiha, une profession de foi islamique. Pour elle, Carlos, qu’elle compare à Nelson Mandela, n’est pas un criminel, mais un homme politique, un guerrier de la liberté, un révolutionnaire.
Dans une émission de télévision sur France 2 en mars 2004, elle avait abordé les sentiments « très profonds » et la « complicité intellectuelle » qui la liait à son partenaire.