Sous le symbole d’un soleil sur une bannière – le mot « Shems » en arabe, le surnom que lui donnaient ses proches – des mots en noir prononcés: « Repose en paix, Shemseddine ». Le vendredi 12 avril, une foule de deux mille personnes s’est rassemblée à Viry-Châtillon (Essonne) pour honorer la mémoire de cet adolescent de 15 ans qui est décédé le 5 avril, après avoir été battu par quatre jeunes (un adulte de 20 ans et trois mineurs de 17 ans) à la sortie de son collège.
Par rapport aux assaillants, deux étaient des frères qui, selon le procureur d’Evry, avaient ordonné à plusieurs garçons de cesser toute correspondance avec leur sœur de 15 ans à propos de « sujets de sexualité ». La victime « se vantait de pouvoir lui parler librement », a précisé un communiqué de la justice.
Cela a pris seulement quelques minutes, le vendredi, pour que la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) du quartier de la Cilof soit immergée par une foule habillée de blanc. De nombreuses mères, accompagnées de leurs enfants, ont répondu à l’appel de la mairie. « Je suis désemparée, anxieuse et furieuse, car je ne comprends pas comment un acte aussi préjudiciable peut se produire ici, dans cette ville où pourtant je ne me sens pas en danger », déclare Sandie (les personnes citées par leur prénom ont demandé à rester anonymes), dont le fils fréquente un collège à proximité. Toutes ont une pensée pour la mère de la victime. Quelques-unes, comme Angie, pensent : « Cela aurait pu être mon fils ».
« La jeunesse est aussi capable du meilleur »
La procession est dominée par une mosaïque de visages juvéniles, parmi lesquels on aperçoit Liana, son visage noyé de larmes. Tenant une rose en main, cette jeune fille connaissait personnellement Shemseddine, comme c’est le cas pour beaucoup dans ce coin. « Je ne pouvais pas y croire… C’était une personne aimable qui n’engendrait aucun conflit. Apprendre que des individus de notre génération sont responsables de cela est inimaginable et repugnant, » dit-elle en se lamentant. Ses copines approuvent : « Une simple conversation aurait suffi. Il n’était pas nécessaire d’en arriver là. »
Marchant derrière une bannière, les proches de Shemseddine mènent la marche, leurs yeux lourds de tristesse et le silence règne. Sa mère, cependant, n’a pas pu se résoudre à venir. Alors une cousine lit le message qu’elle a rédigé, lors du rassemblement au stade Eric Durand. Un message de gratitude adressé aux maires locaux ainsi qu’à la police et à tous ceux qui ont soutenu la famille. Elle a spécialement remercié les jeunes qui étaient présents en grand nombre pour rendre hommage à son fils : « Vous avez défié l’horreur en montrant que la jeunesse est aussi capable du meilleur. »
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