Quelques jours après avoir été arrêté à l’intérieur de l’ambassade du Mexique en Équateur, l’ancien vice-président Jorge Glas (2013-2017) a vu son arrestation qualifiée de « non conforme à la loi et arbitraire » par la Cour nationale de justice (CNJ) de l’Equateur, le vendredi 12 avril. Cependant, il reste toujours en détention pour purger des peines précédentes et attend une résolution judiciaire.
La CNJ avait été saisie par Glas lui-même, qui, malgré son inculpation pour détournement de fonds et en attente du verdict dans une procédure d’habeas corpus, demandait sa remise en liberté. Passant outre une arrestation considérée comme arbitraire.
Glas a été arrêté le 5 avril par des forces de police équatoriennes qui ont fait irruption dans l’ambassade du Mexique à Quito. Juste après qu’on lui a accordé l’asile, l’incident a entraîné la rupture des relations diplomatiques entre le Mexique et Quito et créé un scandale international.
Lors de l’audience de vendredi, la CNJ a admis que l’arrestation était illégale et injustifiée. Le tribunal a largement basé sa décision sur l’absence de mandat de perquisition pour justifier l’entrée des forces de l’ordre dans les locaux de l’ambassade.
Selon les informations, l’ex-vice-président doit continuer à purger ses peines précédentes liées à la corruption dans une prison à sécurité maximale à Guayaquil, au sud-ouest du pays. M. Glas avait trouvé refuge à l’ambassade du Mexique le 17 décembre, avant qu’un tribunal équatorien ne statut sur sa participation présumée dans une affaire de détournement de fonds pour la reconstruction de villes touchées par un tremblement de terre en 2016, un cas qui est toujours en cours.
En 2020, l’ancien vice-président a été condamné à une peine de huit ans d’emprisonnement, ainsi que l’ancien président socialiste, Rafael Correa, pour leur rôle dans un schéma de corruption avec des entreprises pour des contrats. M. Glas a été libéré en conditionnelle en novembre 2022 après cinq ans de détention pour corruption et détournement de fonds dans une autre affaire, mais il était interdit de quitter le pays et devait se présenter régulièrement devant un tribunal.
Suite à une intrusion à son ambassade, le Mexique a rompu ses liens diplomatiques avec Quito et a déposé une plainte contre l’Équateur devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye. Alejandro Celorio, conseiller juridique du ministère des affaires étrangères mexicain, a exprimé son « optimisme » à l’Agence France-Presse, déclarant que cette décision « confirme » que M. Glas fait l’objet de « persécution politique ». Dans sa plainte, le Mexique demande que l’Équateur soit suspendu des Nations Unies « jusqu’à ce qu’il présente des excuses publiques, reconnaissant les violations des principes et [les] normes fondamentales du droit international ».
Monsieur Celorio a informé l’agence de presse française que la plainte déposée à la CIJ comprenait une image d’un tank supposément utilisé par « les forces de sécurité équatoriennes » pour une « intervention ». Il a également indiqué que la plainte contenait des informations sur l’éventuelle ingérence des autorités équatoriennes afin de restreindre les communications de l’ambassade avant l’action policière.
Par ailleurs, le président de l’Equateur, Daniel Noboa, a défendu l’action menée à l’ambassade, faisant valoir qu’elle était nécessaire pour arrêter M. Glas qui représentait, selon lui, un « risque imminent de fuite ». Il a insisté sur le fait qu’il était disposé à « régler tout conflit » avec le Mexique.
Laisser un commentaire