Le « passe rail », dont la réalisation a longtemps été incertaine, semble enfin voir le jour. Les régions et Patrice Vergriete, le ministre en charge des transports, ont en effet conclu un accord officiel le 3 avril pour l’introduction d’un billet unique pour les TER, les Intercités et les transports urbains. Toutefois, les modalités de sa mise en œuvre continuent de faire l’objet de discussions entre les régions, majoritairement insatisfaites par le projet final, et un ministère toujours indécis sur son déploiement.
Ce « passe rail » a été évoqué pour la première fois par Emmanuel Macron lors d’un entretien avec le youtubeur Hugo Travers, le 4 septembre 2023. En réponse à une question sur la possibilité d’une version française du « D-ticket » allemand, le président avait affirmé son soutien à l’idée.
Concrètement, ce pass coûtera 49 euros par mois et permettra aux jeunes de moins de 27 ans d’acheter un billet unique au début de juin pour voyager sur les TER, les Intercités et les transports urbains du 1er juillet au 31 août. Toutefois, cette offre n’inclut pas l’Île-de-France, une exception justifiée par des « problèmes techniques », une « billetterie spécifique » et des « délais insuffisants », selon le ministère des Transports. La SNCF prévoit d’ailleurs la vente de 700 000 exemplaires, soit dix fois plus que le nombre de « Pass jeune TER » vendus en 2020-2021.
Néanmoins, l’Île-de-France ne sera pas complètement exclue : elle demeurera une destination accessible arrivée et départ. Ainsi, un voyage en TER de Paris vers Lyon avec le « passe rail » sera entièrement gratuit, de même que le trajet inverse. Toutefois, il sera nécessaire d’acquérir un titre Navigo pour les déplacements dans les transports franciliens. Le ministère des Transports confirme que si le projet se pérennise en 2025, l’Ile-de-France pourrait être intégrée à l’offre.
Le Deutschlandticket sert de référence et est beaucoup plus complet. Effectif depuis le 1er mai 2023, le « D-Ticket » permet à tout citoyen allemand de voyager sur tous les réseaux régionaux et urbains pendant toute l’année pour seulement 49 euros par mois. Une formule étudiante a été introduite au printemps 2024 pour un prix de 29,40 euros par mois.
Pourquoi sa mise en place est-elle si difficile ?
Il s’est écoulé près de six mois entre l’annonce présidentielle et son officialisation le 3 avril par Patrice Vergriete, le ministre délégué aux transports. Les raisons principales ? Le changement de gouvernement et une idée qui semble simple sur le papier mais reste complexe en pratique, explique Thibaud Philipps, responsable du dossier à la région Grand-Est.
Le futur « passe rail » envisage d’intégrer les TER, gérés par les régions, les Intercités, supervisés par l’État via la SNCF, et les 170 opérateurs de transport urbain disséminés dans tout le pays. Le projet, qui nécessite des discussions et des négociations, est considéré comme « très ambitieux » par un ministère nouvellement en place, qui admet que de nombreux points restent à éclaircir, principalement à cause de « délais trop serrés ». Sur le terrain, les difficultés associées à la mise en œuvre technique, surtout pour début juin, sont reconnues, comme le note Renaud Lagrave, vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.
L’implémentation hâtive a été notamment critiquée par les régions de Normandie, des Hauts-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes. Les dirigeants régionaux ont négocié jusqu’au bout pour obtenir une compensation du déficit potentiel, estimé par la SNCF à 15 millions d’euros en deux mois. L’État couvrira 80% de cette somme, les régions se chargeront des 20% restants.
Les détails d’utilisation du nouveau « passe rail » sont encore en cours de détermination par le ministère, la SNCF et les régions. Il est prévu que ce pass sera disponible numériquement, mais le lieu de vente n’est pas encore fixé : SNCF Connect, Trainline ou Kombo, ce choix dépendra de leur développement informatique et de leur partenariat avec les opérateurs et les régions. Une fois acheté, ce billet unique sera nominatif et la réservation continuera d’être obligatoire pour les transports concernés.
Il y a encore beaucoup de questions sur la manière dont le passe sera contrôlé – si une preuve d’âge sera nécessaire, par exemple. De même, il n’est pas clair si le billet sera valide du premier au dernier jour du mois, ou s’il peut être ajusté en fonction de la date d’achat.
L’étape suivante consiste à encourager les jeunes à acheter le « passe rail ». Le gouvernement admet qu’il n’a pas encore considéré comment faire la promotion du passe. Atteindre cette clientèle est crucial pour assurer la viabilité et l’expansion du programme.
Ce « passe rail » est-il vraiment une bonne affaire pour les moins de 27 ans ? La réponse est oui. D’un point de vue technique, cette initiative simplifie un système actuellement conçu de manière individuelle : chaque région a ses propres offres et tarifs privilégiés pour ses TER, en particulier pour les jeunes.
La tarification a également été simplifiée et varie en fonction des régions. Par exemple, en Centre-Val-de-Loire, une carte annuelle de 20 euros destinée aux 12-25 ans permet de réduire de moitié le coût des billets de bus et de TER. En Normandie, pour 30 euros par an, on peut accéder au réseau à un quart du tarif habituel en semaine, et à moitié le week-end, quel que soit l’âge. Aussi bien en Auvergne-Rhônes-Alpes qu’en Hauts-de-France, les moins de 26 ans bénéficient de 50% de réduction sur les billets de TER locaux et plus. Toutefois, pour les abonnements illimités, les prix grimpent rapidement à plus de 100 euros par mois.
Chaque ville propose également son propre réseau de transports en commun (métro, tramway, bus ou ferry) avec des tarifs fluctuants. Tous ces tarifs devraient être uniformisés (et devenus gratuits) avec l’instauration du « passe rail ».
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