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« Archéologie: Plus que creuser un trou »

« N’oubliéz pas l’importance de l’archéologie préventive ! En 2003, dans un article similaire intitulé «N’enterrons pas l’archéologie préventive», publié par Le Monde, les professeurs d’archéologie du Collège de France exprimaient explicitement leur inquiétude face à la possible remise en question de la loi du 17 janvier 2001, qui venait tout juste d’être adoptée.

Cette loi tant attendue, signée une décennie après la Convention européenne de Malte, exigeait de tous les pays européens qu’ils préservent leur patrimoine archéologique. Elle ordonnait désormais aux constructeurs de financer les fouilles archéologiques éventuelles avant tout développement. Jusqu’ alors, les efforts de préservation archéologique étaient principalement soutenus par de bons Samaritains et un financement public insuffisant. Le premier réseau autoroutier a été construit sans aucune fouille archéologique, alors qu’on trouve généralement un site d’importance tous les kilomètres lors de nouvelles constructions.

Des investisseurs ont commencé à financer ces fouilles dans les années 1990 en raison de la pression du public, mais il n’y avait aucune obligation légale à le faire. Selon la loi 2001, si les services archéologiques du ministère de la culture, sous la direction régionale des affaires culturelles, déterminent qu’un développement pourrait affecter un site archéologique, ils prescrivent des enquêtes ou des diagnostics préliminaires. Ces enquêtes doivent être menées par des services publics pour garantir leur objectivité, soit par l’une des soixante services archéologiques des communautés locales (villes, agglomérats de communautés, départements), soit par l’Institut national de recherches archéologiques préventives [Inrap]. »

Seulement un quart des 50 000 hectares aménagés chaque année pour divers projets, tels que les constructions, les voies de communication et les carrières, sont soumis à des enquêtes. Cela représente une surface équivalente à celle d’un département tous les dix ans. On estime qu’il existe entre 5 à 10 millions de sites de toutes époques en France – un pays peuplé par l’homme depuis au moins un million d’années – dont nombreux ont déjà été détruits. Seules des fouilles complètes sont prescrites dans un quart des cas explorés. Par conséquent, seules 6 à 7% des opérations d’aménagement sont véritablement concernées par des fouilles préventives. Les frais associés à ces fouilles sont couverts par l’Etat pour les individus qui construisent pour eux-mêmes ou pour les petits promoteurs. Cet article complet est disponible uniquement pour les abonnés, il reste encore 59,5% de l’article à lire.

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