La nouvelle révélation sur l’existence de substances chimiques toxiques, connues sous le nom de « polluants éternels » (PFAS), a récemment choquée la plupart des Américains, qui n’en avaient jamais entendu parler avant. Ces éléments nuisibles sont désormais réglementés pour la première fois dans le pays, afin de réduire leur présence dans l’eau potable de 100 millions d’Américains.
Cette décision est un événement majeur qui a été chaleureusement accueillie par les experts de la santé publique. Le 10 avril, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) a introduit la première norme de restriction obligatoire concernant les PFAS, un type de polluants non biodégradables. Ces éléments ont été utilisés depuis les années 50 pour produire des articles résistants à la graisse et à la chaleur, tels que poêles, vêtements extérieurs, jouets, cartons de pizza, mais sont désormais retrouvés dans la terre, l’eau et même dans le corps des Américains.
Selon Michael Regan, l’administrateur de l’EPA, l’objectif de cette mesure est de prévenir des milliers de morts prématurées et des dizaines de milliers de maladies graves, y compris certains cancers. Il vise également à limiter l’effet de ces produits sur le système immunitaire des personnes et le développement des jeunes enfants. Michael Regan a exprimé l’espoir de parvenir rapidement à un arrêt total de la diffusion de ces polluants éternels.
Le CDC (Centers for Disease Control), l’organisme responsable de la santé publique aux États-Unis, a révélé que ces polluants peuvent être détectés dans le sang de presque tous les Américains.
La nouvelle réglementation cible six des milliers de substances synthétiques répertoriées comme PFAS, impliquant une obligation pour les réseaux d’eau municipaux de réduire leur présence à des niveaux quasi nuls. Les autorités locales ont pour obligation de mettre en place un plan de surveillance des niveaux de ces polluants dans l’eau dans un délai de trois ans. Ceux qui ne respecteront pas les limites fixées, soit entre 6% et 10% des 66 000 réseaux en question selon l’EPA, auront cinq ans pour présenter des plans conformes aux nouvelles réglementations. Par ailleurs, les municipalités devront tenir la population informée.
D’après une étude réalisée par le USGS en 2023, au moins 45% de l’eau du robinet fournie par les réseaux publics ou privés aux États-Unis est contaminée par un ou plusieurs PFAS. Les communautés hispaniques et noires sont de manière disproportionnée affectées par cette pollution, les zones où elles résident étant les plus touchées.
Après des années d’inactivité des autorités publiques, la décision de l’EPA a été saluée par les défenseurs de l’environnement malgré les délais accordés aux réseaux d’eau pour mettre en œuvre les mesures de traitement. Selon Melanie Benesh, de l’Environmental Working Group, une organisation spécialisée dans la détection de substances chimiques dans l’alimentation, les cosmétiques et les produits ménagers, il s’agit d’une décision « historique et monumentale ». En répondant à une question de la chaîne publique PBS, l’expert a souligné que cette décision intervient après des années d’inaction des autorités publiques, en raison du manque d’information sur la rapidité de la propagation des « polluants éternels ». Les détails de cet article sont disponibles uniquement pour les abonnés.
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