La Bande de Gaza offre un paysage d’effroi lorsqu’elle est vue à une altitude de 500 mètres. Les bâtiments et résidences en ruine s’étendent jusqu’à l’horizon, éparpillés dans toute la région, créant un contraste marquant avec la couleur sablonneuse des anciens chemins. Le seul signe de survie provient de structures éparpillées, qui, inexplicablement, semblent avoir été épargnées des bombardements et des incendies qui ont ravagé la région palestinienne. Les destructions se sont également étendues aux zones rurales, où les fermes ont été balayées, créant une juxtaposition pénible avec la flore luxuriante du côté israélien qui encercle la région palestinienne.
Le mardi 9 avril, une mission de largage d’aide humanitaire a été menée dans la bande de Gaza par 16 avions, dont deux provenant de l’escadron de transport franco-allemand Rhin/Rhein – un avion KC-130 de la Luftwaffe et un avion C-130 J de l’armée de l’air française, que Le Monde a pu visiter. Le projet a impliqué la participation d’au moins huit pays, une envergure favorisée par la Jordanie, précédant la célébration de l’Aïd.
Selon Alexis Le Cour Grandmaison, ambassadeur de France à Amman, la France a été le premier pays à répondre aux appels de la Jordanie. La France a agi dès le 4 janvier pour un largage d’aide guidée par GPS pour deux hôpitaux de campagne jordaniens à Gaza. « La Jordanie a souhaité faire évoluer ces actions à la fin de février en impliquant plus de pays et en passant des opérations de largage guidées par GPS à des largages d’aide plus volumineux pour la population, en raison de l’encombrement des points de passage ou des refus d’ouverture par Israël», explique-t-il.
Nouveau Texte: / »« Ce que j’ai vu a été inédit »
Le 9 avril, envisageait la quinzième mission conjointe franco-allemande, complétée par plus d’une dizaine de missions de largage uniquement par le biais de vols français. Néanmoins, aux yeux de militaires même les plus expérimentés, la révélation de la gravité des dévastations au sein de la bande de Gaza, visée par les bombardements de l’armée israélienne depuis un semestre, a généré une forte impression.
« Je n’ai encore jamais été témoin d’une telle chose. C’est absolument insensé », déclare l’un d’eux. « Néanmoins, alors que j’ai participé aux opérations à Mossoul, Rakka [deux cités en Irak et en Syrie libérées de L’État islamique en 2017], là-bas, les habitants avaient la possibilité de s’échapper et de fuir les affrontements. Ici, ils se retrouvent pris au piège au cœur d’une zone de conflit », continue-t-il. « Lors de ma première mission de largage, à une altitude extrêmement basse, on pouvait voir des personnes et des enfants se précipiter vers les palettes avant qu’elles ne touchent le sol ; cela bouleverse », ajoute un autre.
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