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Victoire limitée pour l’opposition sud-coréenne

Yoon Suk Yeol, le leader conservateur de la Corée du Sud, a reçu un coup sévère selon les résultats quasi définitifs des élections législatives. L’agence Yonhap a signalé, le jeudi 11 avril, que le principal parti d’opposition a triomphé. Le Parti démocrate de centre-gauche, dirigé par Lee Jae-myung, a remporté 161 sièges, 176 si on tient compte de la proportionnelle, sur un total de 300 à l’Assemblée nationale. Le candidat, gravement blessé il y a trois mois dans une agression au couteau, et ses alliés n’auront pas les 200 sièges anticipés à un certain point, mais ils ont néanmoins mieux performé par rapport à la dernière législature (156).

Par ailleurs, le Parti du pouvoir peuple (PPP) de M. Yoon, a seulement obtenu 90 sièges directs, et 109 en tenant compte de son parti satellite. En attendant la validation officielle de ces résultats, la position du président sud-coréen est fragile pour ses trois années restantes au pouvoir. Son parti, cependant, semble pouvoir maintenir suffisamment de sièges pour échapper à une majorité dirigée par l’opposition, ce qui aurait rendu possible sa destitution.

Autre fait marquant est l’émergence du nouveau parti, « Reconstruire la Corée » dirigé par l’ancien ministre de la justice Cho Kuk, malgré des allégations de corruption qu’il dément. Il a su tirer parti du mécontentement des citoyens envers les deux principaux partis au pouvoir pour obtenir entre 12 et 14 sièges, selon les prédictions. « Le peuple a triomphé, le désir de juger Yoon Suk Yeol est très manifeste », a indiqué M. Cho suite au vote, selon les médias locaux.

Finalement, la popularité de Yoon Suk Yeol n’a jamais vraiment atteint des sommets.

En 2022, Yoon Suk Yeol a été élu président à une courte majorité contre Lee Jae-myung. Sa présidence a été caractérisée par une politique dure envers la Corée du Nord, un renforcement des liens avec les Etats-Unis et un rapprochement avec le Japon, malgré les nombreux conflits historiques. Cependant, son incapacité à obtenir une majorité au parlement a entravé la mise en œuvre de son programme conservateur, et sa popularité n’a jamais vraiment atteint un niveau élevé, avec un score stagnant aux alentours de 30%.

Lee Jae-myung, qui a dû faire face à plusieurs accusations de corruption qu’il attribue à des motivations politiques, a pu savourer son moment de revanche après une campagne électorale tendue et animée par la haine. Les résultats des élections le positionnent bien pour reconduire sa candidature à la présidence de 2027, une intention que beaucoup attendent de lui.

M. Lee a déclaré aux médias locaux après le vote : « J’accepterai le choix du peuple avec humilité. »

L’atmosphère était tendue à l’Assemblée Nationale de Séoul lors de la soirée électorale, où les législateurs et autres officiels se sont réunis. Des cris de joie et des applaudissements sont venus du côté des démocrates, tandis que les membres du PPP étaient visiblement abattus.

Alors que la démographie aurait dû favoriser M. Yoon, avec un plus grand nombre d’électeurs conservateurs de plus de soixante ans, les jeunes âgés de vingt à trente ans se sentent largement ignorés par une classe politique dominée par des hommes plus âgés et sont découragés par des préoccupations telles que le coût du logement ou l’insécurité de l’emploi.

L’ambiance de la campagne électorale a en effet déçu beaucoup d’électeurs. Les discussions politiques substancielles manquaient, supplantées par des exhortations à « incarcérer » M. Lee ou à « sanctionner » M. Yoon. De plus, les discours haineux et les fausses informations sur Internet ont remplacé le débat politique véritable. Les experts craignent que cela ne mène à davantage d’attaques physiques similaires à celle que M. Lee a subi en janvier. Contribuez à réutiliser ce contenu.

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