Bien que l’Iran, le Hezbollah, les États-Unis et Israël semblent tous réticents, il est fortement probable qu’une autre guerre soit provoquée par celle de Gaza. Tant que la tragédie de Gaza continue, chaque jour qui passe fait grandir la menace d’un autre conflit au Proche-Orient qui pourrait entraîner le Liban dans la tourmente.
Pendant près de cinq mois, le Hezbollah, une organisation mi-politique mi-militaire du Liban, a exprimé son soutien aux Palestiniens de Gaza. En lançant des missilles et roquettes tous les jours depuis le sud du Liban, il mobilise l’armée israélienne sur son front nord. En réponse, l’armée israélienne utilise les mêmes méthodes, dans une danse délicate où chaque partie tente de ne pas franchir certaines limites. Cependant, le risque d’un dérapage est constamment présent.
Dans l’ombre de cette dispute à la frontière se profile le commanditaire du Hezbollah, l’Iran. Ainsi, via des intermédiaires libanais, la République islamique et Israël se livrent une sorte de guerre par procuration. Jusqu’où ira cette pré-guerre entre deux des principales puissances militaires de la région? Le premier avril, il y a eu une escalade avec une attaque aérienne contre la section consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, soit une véritable attaque sur le « territoire » iranien. Pour quelle raison? C’est une cible importante.
Le focus n’est plus sur le Hezbollah, mais désormais sur son supérieur, l’Iran. Nous ne sommes plus dans le cadre d’une lutte indirecte, mais nous nous rapprochons d’un affrontement face à face : l’Israël attaque l’Iran, qui jure de répliquer. Est-ce une mesure de légitime défense face à un endroit où des opérations sont planifiées contre l’État juif ? Ou une provocation visant à déclencher un enchaînement d’événements qui ouvrira un nouveau front nord, pour faire diversion par rapport au front sud ? Est-ce le prélude à une action israélienne contre un ennemi, le Hezbollah, qui est plus menaçant que le Hamas ?
La cible est de taille. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, l’attaque à Damas a fait seize victimes, y compris le général iranien Mohammad Reza Zahedi et au moins trois de ses adjoints. Ces individus clés faisaient partie de l’appareil avancé de la République islamique à l’étranger. Ils supervisaient ce réseau de milices arabes sur lequel Téhéran se repose pour asseoir et maintenir son statut de grande puissance régionale : les houthistes du Yémen, les milices chiites d’Irak, également déployées en Syrie, le Hezbollah libanais et enfin, le Hamas palestinien. Avec la République des mollahs, ils constituent « l’axe de la résistance », officiellement engagé dans la lutte contre Israël, mais surtout au service de l’Iran.
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