L’atmosphère paisible de la petite ville d’Avallon, dans l’Yonne, a été bouleversée en l’espace de soixante-douze heures. Ce délai correspond à la durée de la détention de Jamilah Habsaoui, la mairesse de la ville, qui a été arrêtée dimanche matin dans le cadre d’une enquête sur une affaire de drogue. À la fin de trois jours et deux nuits d’interrogatoires, la mairesse de 46 ans a été mise en examen et incarcérée en détention provisoire le mercredi 10 avril au début de la soirée, selon une déclaration du bureau du procureur d’Auxerre.
Après avoir été interrogée à huis clos par le juge de liberté et de détention du tribunal d’Auxerre, elle a été incarcérée. Elle n’est pas la seule impliquée dans cette affaire : quatre autres individus ont également été mis en examen pour trafic de drogue et placés en détention provisoire. Un autre individu a été libéré sous contrôle judiciaire pour des raisons médicales. À ce stade, aucune information n’a été divulguée concernant la présence des frères de Mme Habsaoui parmi ces individus. Selon une source proche de l’enquête, ce sont surtout deux d’entre eux, dont un était déjà bien connu des forces de l’ordre pour des affaires de drogue, qui étaient la cible de la brigade de recherches de la gendarmerie d’Avallon.
Une particularité rendait cette enquête particulièrement délicate : il semblerait que les frères de l’élue se soient procuré et revendu des drogues depuis la maison de leur sœur, selon les déclarations du procureur d’Auxerre, Hugues de Phily.
70 kilos de résine de cannabis et 983 grammes de cocaïne ont été saisis.
L’opération menée dimanche 7 avril à 6 heures du matin a vu la mobilisation de moyens d’investigation considérablement renforcés. Pas moins de 75 militaires ont été mobilisés pour l’opération, soutenus par des chiens de recherche de drogues et des renforts de la section de recherches de Dijon. Cette opération d’envergure s’inscrit dans une initiative plus large, « Place nette XXL », parrainée par le ministère de l’Intérieur, en vigueur dans cette zone depuis plusieurs jours.
D’après une source proche de l’enquête, bien que le dossier soit « déjà bien avancé », il a été intégré à l’opération « Place nette » afin d’en maximiser les résultats. Les enquêteurs, bien qu’ils anticipaient probablement la découverte de stupéfiants, n’avaient sans doute pas prévu l’étendue de leurs découvertes lors de leur intervention.
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