En s’appuyant sur un rapport de la commission des lois du Sénat publié le mercredi 10 avril, le coût des dommages causés par les violences urbaines déclenchées suite à la mort de Nahel M. en juin 2023 a été estimé à un milliard d’euros. François-Noël Buffet, membre du Sénat pour Les Républicains (LR) et rapporteur du groupe de travail multipartite, a déclaré que ce montant « astronomique » représente un événement « sans précédent » dans l’histoire des violences urbaines en France.
Le rapport, intitulé « Comprendre, évaluer, réagir », rassemble des informations provenant d’auditions de policiers, de responsables locaux, de membres d’associations et de sociologues, et propose vingt-cinq recommandations pour « tirer des conclusions » au sujet de la réponse des autorités, considérée comme efficace mais « en partie inadéquate aux troubles et à leurs implications ».
Durant les onze jours de troubles, plus de mille personnes ont été blessées, dont 782 agents de la police, et 16 400 incidents ont été déclarés aux assureurs pour une somme de 793 millions d’euros, d’après le rapport de la mission d’information. Ce montant ne représente qu’une partie des dommages matériels et est pourtant déjà « quatre fois supérieur à celui des émeutes de 2005 », a précisé M. Buffet. Le coût total des dommages s’élève à un milliard d’euros, a-t-il ajouté.
Environ 50 000 émeutiers, dont un tiers étaient des mineurs.
La mort de Nahel M. a été identifiée comme le catalyseur d’un mouvement dont le lien avec cet incident tragique était tenu, a déploqué le sénateur, concluant que derrière cette inadmissible, excessive violence, on devrait percevoir un sentiment de défiance et de colère contre les autorités. Selon le Sénat, près de 50 000 émeutiers ont été recensés, un tiers étant des mineurs et 60% des primo-délinquants.
Selon le rapport, le profil typique serait un homme, de nationalité française, célibataire et sans enfants, en moyenne 23 ans, vivant dans la plupart des cas chez ses parents, avec un niveau d’éducation équivalent à l’obtention d’un baccalauréat au maximum. Les réseaux sociaux, majoritairement utilisés par les nombreux jeunes participants, ont stimulé l’escalade de la violence pendant les émeutes, a déclaré le rapporteur de la mission, qui a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme permettant de contrôler la situation.
En plus d’un « exil numérique » et d’un contrôle des pétards, les vingt-cinq propositions présentées dans le rapport proposent également un équipement systématique des caméras corporelles pour les forces de l’ordre. Ce sont toutes des pistes de réflexion que la mission d’information espère que le gouvernement prendra en considération.
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