Mercredi 10 avril, Joe Biden a dévoilé le renouvellement le plus significatif des liens de défense entre les États-Unis et le Japon depuis l’époque de la Guerre Froide, tout en promouvant une collaboration élargie en défense aérienne avec l’Australie. « Nous unissons nos efforts pour renforcer la défense et la sécurité », a indiqué le Président américain, s’adressant à la presse à côté de Fumio Kishida, Premier ministre japonais.
« C’est l’avancement le plus significatif de nos alliances depuis la conclusion de la Guerre Froide », a précisé Biden, mentionnant la refonte « des structures de commandement et de contrôle (…) l’interopérabilité et la coordination de nos forces militaires pour assurer une coopération transparente et efficiente ».
« J’ai également le plaisir d’indiquer que le Japon, les Etats-Unis et l’Australie vont pour la première fois établir une infrastructure de défense et un réseau de missiles aériens », a ajouté Biden, ces deux nations ayant un rôle essentiel dans sa stratégie de rivalité avec la Chine.
Cependant, M. Biden a insisté sur le fait que le renforcement de l’alliance militaire avec le Japon était « purement défensif ». Le Premier ministre japonais, de son côté, a exprimé son désir de « paix et de stabilité » sur fond de conflit entre la Chine et Taiwan.
En signe de cette relation plus étroite, M. Biden a également annoncé qu’un astronaute japonais serait le premier non-Américain à poser le pied sur la Lune dans le cadre d’une mission spatiale américaine.
Il a qualifié l’alliance entre les deux pays de « indestructible ».
Lors d’une cérémonie officielle à la Maison Blanche, le leader américain a salué son homologue japonais, évoquant une alliance « inébranlable » entre les deux nations. Il a aussi comparé leur partenariat à la beauté des cerisiers en fleurs au printemps. Il est à noter qu’en 1912, des milliers de cerisiers avaient été offerts à Washington par le maire de Tokyo, ce qui est une attraction touristique majeure aux États-Unis chaque année. Fumio Kishida, dans le même esprit, a annoncé son projet d’offrir 250 cerisiers supplémentaires pour marquer le 280e anniversaire de l’indépendance des États-Unis en 2026.
Les épouses des deux dirigeants, Jill Biden et Yuko Kishida, ont assisté à cette cérémonie. Après cet accueil, une réunion de travail a eu lieu, suivie par un dîner de gala. Ce dirigeant japonais de 66 ans est le premier à bénéficier de pareils honneurs depuis Shinzo Abe en 2015, mettant en évidence l’importance accordée par les États-Unis aux alliances en cette période d’incertitude mondiale, face à des nations comme la Chine, la Russie, la Corée du Nord et l’Iran.
Selon un haut officiel américain, il s’agit d’un « sommet exceptionnel et historique ». Il est à noter que quelque 54 000 soldats américains sont basés au Japon. Le premier sommet trilatéral entre le Japon, les Philippines et les États-Unis a également été évoqué.
Le Japon, qui a été catégoriquement pacifiste pendant de nombreuses années, a pris des mesures importantes et significatives ces dernières années pour modifier sa stratégie de défense, une première depuis la Seconde Guerre mondiale, selon l’ambassadeur américain au Japon, Rahm Emanuel. Ceci se produit avant la visite d’État prévue.
La Maison Blanche sera décorée de branches de cerisiers en fleurs pour le grand dîner de gala. L’iconique musicien folk américain, Paul Simon, jouera une sélection de ses titres les plus marquants, a annoncé le service de presse de la Maison Blanche.
Fumio Kishida, le jeudi, aura l’occasion de s’exprimer devant les deux chambres du Congrès américain, avant de rencontrer une nouvelle fois Joe Biden, en présence du président philippin, Ferdinand Marcos (fils et portant le même nom que l’ancien dictateur). Ce jour-là, le président américain organisera le premier sommet trilatéral entre le Japon, les Philippines et les États-Unis.
Cependant, la visite du Premier ministre japonais pourrait être assombrie par la controverse concernant l’achat envisagé du mastodonte américain de l’acier, US Steel, par la firme japonaise Nippon Steel. En effet, le président démocrate est contre cette transaction, qui pourrait jouer un rôle dans sa campagne de réélection face à son prédécesseur protectionniste, Donald Trump.
Laisser un commentaire