D’après notre analyse, la législation sur la fin de vie pourrait déclencher un effet domino indésirable. Les modifications apportées aux lois initiales dans des pays comme le Benelux, qui incluent l’élimination des conditions psychiatriques et une définition plus large de la souffrance insupportable, illustrent bien ce point. Cela inclut certains états tels que les troubles liés à l’âge et l’angoisse existentielle. Nous ne devons pas sous-estimer l’importance du lien humain dans la médecine à cause de notre engagement envers la « fraternité ».
Reprenons les propos du président Emmanuel Macron lors de son entretien du 10 mars sur le projet de loi sur la fin de vie. Le président a choqué en remplaçant les termes traditionnels « euthanasie » et « suicide assisté » par « aide à mourir ». La distinction conceptuelle ou empirique entre le suicide assisté et le suicide est toujours un sujet de débat. Cependant, il est clair que M. Macron fait une erreur scientifique en déclarant que le « suicide assisté est le choix libre et sans contrainte d’une personne de mettre fin à sa propre vie ».
Situation de détresse
En réalité, le suicide n’est pas une décision rationnelle choisie librement: il est l’expression de la souffrance psychologique insoutenable qui pousse une personne à bout. A cause de troubles cognitifs tels que l’incapacité à prendre des décisions, une vision limitée ou une concentration qui rend les autres options invisibles, la personne suicidaire ne voit aucune autre issue. Dans un tel cadre de désespoir, il est crucial de ne pas confondre l’aide à mourir avec une autorisation de suicide.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré que les individus souffrant d’une affection psychiatrique compromettant leur jugement, telle que la schizophrénie, ne pourront pas bénéficier de l’aide à la fin de vie. Cependant, cette restriction ne sera pas applicable aux patients atteints de maladies physiques sévères telles que le cancer, qui est la raison principale de l’assistance au suicide, ni aux personnes souffrant de troubles mentaux tels que l’anxiété ou la dépression.
Néanmoins, les recherches indiquent que 58% des malades du cancer sont également dépressifs, un état qui peut rendre difficile la prise de décisions éclairées et peut les entrainer dans un sentiment de désespoir, d’incapacité, d’inutilité et même le souhait d’une mort précoce. Dans environ un tiers des cas, la dépression peut entraver leur capacité à donner leur consentement éclairé.
Cela souligne le besoin d’un examen psychiatrique complet pour tous les patients sollicitant l’assistance à mourir, afin de garantir qu’ils ne sont pas sous l’influence de troubles mentaux qui pourraient être soignés. Dans ce scénario, il serait nécessaire d’améliorer la qualité des soins en fin de vie pour ces patients.
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