Le mercredi 10 avril, deux adolescents ont été inculpés pour meurtre et ont été placés en détention provisoire à la suite du décès de Shemseddine, 15 ans, qui a été battu à mort la semaine dernière à Viry-Châtillon (Essonne), a déclaré le bureau du procureur d’Evry dans un communiqué.
« Mon client accepte et comprend sa détention provisoire, » a indiqué à l’Agence France-Presse, Me Arnaud Simonard, avocat de l’un des adolescents, qui est « complètement dévasté et dépassé par ce drame ». Me Simonard a également exprimé son « incompréhension » face à la charge d’assassinat, « qui implique une intention de tuer et une préméditation », ce qu’il juge « complètement hors de propos par rapport à la réalité du dossier ». Selon l’avocat, « il s’agit clairement d’une triste affaire de coups mortels, c’est-à-dire des violences qui ont conduit à la mort mais sans la volonté de la provoquer ».
Me Jacques Bourdais, avocat du second adolescent, âgé de 17 ans, n’a pas choisi de donner son point de vue après l’audience devant le juge des libertés et de la détention.
En somme, quatre jeunes, dont deux frères, ont été inculpés pour meurtre. Dans le lot, un adulte et un mineur ont été incarcérés dans la nuit de dimanche à lundi. Les deux autres adolescents avaient « demandé un délai pour préparer leur défense », a indiqué le bureau du procureur, qui avait requis leur détention provisoire.
« Crimes d’horreur ».
Mardi dernier, dans l’Essonne, des dizaines de proches et de résidents de Viry-Châtillon se sont rassemblés pour les funérailles de l’adolescent surnommé « Shems » par ses amis. Sa mort violente à proximité de son établissement scolaire, qui arrive deux jours après une autre agression brutale d’une collégienne à Montpellier, a suscité un sentiment d’consternation à travers le pays.
D’après le procureur de la République d’Evry, Grégoire Dulin, les premiers éléments de l’enquête et les témoignages des accusés révèlent que deux frères ont exigé plusieurs garçons, dont la victime, d’arrêter leur correspondance avec leur sœur sur des questions de sexualité, craignant des impacts sur sa réputation et celle de leur famille.
Une adolescente de 15 ans a également été mise en accusation pour ne pas avoir empêché volontairement un crime. Eric Dupond-Moretti, le ministre de la justice, a déclaré mardi à l’Assemblée nationale : « Il n’y a pas de crime d’honneur, il n’y a que des crimes d’horreur. »
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