Le 4 avril, Matteo Salvini, leader de la Lega (extrême droite), était l’invité d’une émission de Rai 2. Il a exprimé sa conviction de pouvoir encore apporter beaucoup, mentionnant qu’il est motivé, plein d’idées et a du temps devant lui. A travers cette affirmation, il a transmis une forte impression sur son état d’esprit.
L’émission a permis d’examiner sa carrière politique, en plus de revivre certaines de ses gaffes et débordements pendant plus de 40 minutes. Cela a laissé une image d’un homme acculé. Ce passage télévisé reflète la situation complexe que traverse actuellement le vice-président du conseil, qui est également allié avec Giorgia Meloni, la présidente, au sein du gouvernement depuis octobre 2022. On remarque que l’influence de M. Salvini s’est progressivement estompée, tant au niveau national qu’au sein de son propre parti politique.
Les tensions entre la leader du gouvernement et son lieutenant sont de plus en plus évidentes à l’approche des élections européennes qui seront organisées du 6 au 9 juin. Depuis son arrivée au Palais Chigi, la cheffe du parti Fratelli d’Italia (post-fasciste) a su établir sa légitimité sur la scène européenne. C’est ce que démontrent ses nombreux déplacements aux côtés d’Ursula von der Leyen. De Lampedusa à Tunis, en passant par la crise migratoire ou encore les graves inondations qui ont frappé la région des Marches (est) l’année dernière, Mme Meloni a su mettre en valeur sa relation solide avec la présidente de la Commission européenne.
Matteo Salvini n’a eu de cesse d’assurer une approche offencive envers l’Allemande, affirmant que les partisans de la Ligue ne soutiendraient jamais une nouvelle charge avec Von der Leyen et les socialistes. Il a fait cette déclaration le 23 mars, lors d’un rassemblement à Rome pour Identité et démocratie, le groupe auquel appartient la Ligue au Parlement européen.
La scène politique mondiale a révélé des dissensions au sommet du pouvoir italien. Giorgia Meloni a ouvertement renouvelé son allégeance à l’atlantisme, offrant un soutien indéfectible à l’Ukraine, suivant les traces de son prédécesseur, Mario Draghi. Cependant, Matteo Salvini a choisi de naviguer à travers les eaux troubles de l’ambiguïté et de la provocation. Peu de temps après le décès d’Alexei Navalny le 16 février, le chef de la Ligue a appelé les médecins à « déterminer clairement les causes de la mort » du dissident russe, alors que le reste de la politique italienne pointait le Kremlin du doigt. « Lorsque le peuple prend la parole, il a toujours raison », a proclamé Salvini, saluant la réélection du président russe Vladimir Poutine le 18 mars. Quand le président américain Joe Biden a chaleureusement accueilli Giorgia Meloni à la Maison Blanche le 1er mars, Salvini a continué à exprimer son désir de voir Donald Trump revenir au pouvoir.
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