×
google news

Justice déboute Vinci à Notre-Dame-des-Landes

L’Etat n’aura pas à verser à Vinci l’indemnité de presque 1,6 milliard d’euros demandée par ce dernier pour l’annulation du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), d’après une annonce faite mercredi 10 avril et vérifiée par l’Agence France-Presse. Par contre, le tribunal administratif de Nantes a suggéré la possibilité d’une « compensation pour les coûts engendrés » par la société du secteur de la construction.
La cour déclare dans un communiqué de presse que « l’annulation de la concession [de l’aéroport] est soutenue par des raisons d’intérêt public ». Néanmoins, elle précise que « cette annulation pour de telles raisons permet une compensation pour les coûts engagés par le concessionnaire et pour les bénéfices manqués ».
Quant à la somme de cette compensation, elle sera déterminée plus tard; le tribunal devra regarder de près les bénéfices obtenus par la société Aéroport du Grand Ouest [AGO] ou ses actionnaires par leur nomination éventuelle en tant que nouveaux concessionnaires de l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique. Pour ce dernier, un nouvel appel d’offres a été proposé en décembre pour sa rénovation, initialement conçue pour accueillir 10,7 millions de passagers par an d’ici 2040. On estime que cette rénovation coûterait environ 500 millions d’euros en 2019.
Problème foncier
85% de la société AGO est controlée par Vinci, qui avait demandé une indemnité proche de 1,6 milliard d’euros. Selon Vinci, l’abandon du projet d’aéroport par le gouvernement en 2018 – un projet qui faisait partie d’un accord conclu entre AGO et l’État pour la concession d’aéroports, y compris celui de Notre-Dame-des-Landes – était « irrégulier ».

Dans le courant de l’année 2019, Elisabeth Borne, qui occupait alors le poste de ministre du transport, avait fait savoir que l’Etat menait des négociations avec Vinci pour une compensation en lien avec l’annulation du projet, une allégation que Vinci avait catégoriquement réfutée.

Le projet de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui a vu le jour dans les années 60 puis a été revalorisé en 2000, s’est transformé en un symbole des mouvements environnementaux en France. Soulignons qu’à partir de 2009, des activistes de l’environnement l’avaient occupé. L’abandon du projet a par la suite déclenché des expulsions violentes et a entraîné un dilemme foncier en vue de la répartition des terres de la Zone d’Aménagement Différé (ZAD).

Vinci exploite douze aéroports en France, incluant notamment Lyon-Saint-Exupéry, Rennes-Bretagne, Toulon-Hyères, et Nantes-Atlantique, et en gère soixante-dix dans le monde entier.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Lire aussi

example 44
Actualité

Grégory Delaplace : morts débordent cadres funéraires

1 novembre 2024
Dans son ouvrage récent titré "La Voix des fantômes. Quand débordent les morts" (Seuil, 2024), l'anthropologue Grégory Delaplace s'interroge sur la nature des entités que deviennent les défunts dans l'interaction…
example 42
Actualité

Présidentielle 2024 : sondages et questions

1 novembre 2024
"Le Monde offre une couverture en direct de la compétition présidentielle américaine, où les sondages indiquent une lutte acharnée entre Donald Trump et Kamala Harris. - L'actualité la plus récente.…
example 39
Actualité

COP16 biodiversité : fin prometteuse

1 novembre 2024
Contradictant les prévisions sur une extension des pourparlers à Cali, en Colombie, samedi, Susana Muhamad, présidente de la 16e conférence de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique…