Nous exhortons le chef de l’État français et les députés à cesser d’importer des produits et services provenant des colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Suite à l’identification par la Cour Internationale de Justice le 26 janvier d’un risque de génocide à Gaza, la France se doit d’agir en prenant des initiatives concrètes pour pousser l’état d’Israël à adresser les causes profondes de persistentes violences, liées à la colonisation territoriale et économique de la Palestine occupée. Une interdiction du commerce avec les colonies israéliennes en ferait partie.
La question de la colonisation de la Cisjordanie occupée peut sembler dissociée de la crise humanitaire à Gaza. Cependant, la colonisation, qualifiée de crime de guerre selon la quatrième convention de Genève, est intrinsèquement liée à la spirale de tensions et d’hostilités entre Israéliens et Palestiniens. Actuellement, environ 700 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie, dont plus de 225 000 à Jérusalem-Est, souvent au détriment des Palestiniens, via l’accaparement de terres et de biens, la violence, des déplacements forcés et un accès inéquitable aux services de base comme l’eau, l’électricité ou les transports.
Au total, plus de 32 500 individus, majoritairement des femmes et des enfants, ont perdu la vie à Gaza. Par ailleurs, les agressions et brutalités des colons et de l’armée israélienne contre les communautés palestiniennes ont atteint un stade sans précédent en Cisjordanie, avec plus de 430 Palestiniens tués depuis le 7 octobre. Il s’agit là d’une occupation illégale.
Le chef de l’État a judicieusement souligné que l’urgence tangible d’un accord de paix à Gaza doit s’accompagner d’une solution politique à la crise israélo-palestinienne. Cependant, le processus de colonisation, au-delà de provoquer des violences, rend impossible une résolution politique entre les deux communautés en niant aux Palestiniens une équité de droits qui pourrait leur permettre de négocier une solution de paix stable et équitable.
En 2016, la résolution 2334 du Conseil de sécurité, adoptée à l’unanimité par les membres permanents, a reconnu l’illégalité de l’occupation du territoire palestinien par Israël. Par conséquent, celle-ci ordonne à l’État d’Israël de cesser immédiatement et totalement « tous ses projets de colonisation sur le territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est » et « exige de tous les États (…) de distinguer, dans leurs transactions correspondantes, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967 ».
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