Ce qui suit est une mise à jour de la situation d’hier :
Alors que les appels pour mettre fin aux hostilités se font de plus en plus insistants, le ministère de la santé du Hamas rapporte des bombardements israéliens qui ont frappé la bande de Gaza dans la nuit de mardi à mercredi, le 10 avril, particulièrement le camp de Nousseirat. Ces attaques ont entraîné la mort de 14 personnes, enfants inclus. En l’espace de 24 heures, le nombre de morts s’est accru de 122 personnes, comme le souligne un communiqué du ministère.
L’armée israélienne, quant à elle, sans mentionner cette attaque spécifique, affirme avoir ciblé plusieurs endroits, dont un site de tir de roquettes et avoir éliminé des membres d’une « cellule terroriste ».
Depuis le déclenchement du conflit, les opérations militaires israéliennes sur la bande de Gaza ont causé le décès de 33 482 personnes, principalement des femmes et des mineurs, d’après le ministère de la santé du Hamas. Du côté israélien, plus de 1 170 personnes sont décédées, essentiellement des civils, d’après un bilan établi par la AFP à partir de données officielles israéliennes.
Il n’y a ni trêve, ni interruption dans les combats qui durent depuis plus de six mois, même en ce premier jour de l’Aïd-el-Fitr, qui marque la fin du Ramadan. Mercredi à Jérusalem, où des milliers de fidèles ont bravé le mauvais temps, jusqu’à Gaza, où de nombreux Palestiniens se sont rassemblés pour prier parmi les décombres, cette fête a une dimension particulière cette année.
Joe Biden critique Benjamin Netanyahu, le jugeant en « erreur » sur son approche de la situation à Gaza.
Lors d’une émission télévisée diffusée mardi – qui avait cependant été filmée avant le retrait dimanche des troupes israéliennes de la principale métropole de Khan Younès, située dans le sud de la Bande de Gaza, et l’intensification de l’aide humanitaire autorisée par Israël à pénétrer sur le territoire – le Président des États-Unis, le soutien le plus fort d’Israël, a qualifié la gestion de la guerre à Gaza par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, de « faute ».
« Je suis en désaccord avec sa stratégie », a ajouté Joe Biden lors de cette discussion sur la chaîne de télévision hispanique Univision, en réponse à une question sur la manière de mener la guerre. « Ce que je demande, c’est que les Israéliens demandent un cessez-le-feu et qu’ils autorisent un accès complet à la nourriture et aux médicaments pour les six à huit semaines à venir », a indiqué M. Biden.
Le leader du Hamas annonce la décès de trois de ses garçons lors d’une attaque israélienne à Gaza
Le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a révélé mercredi sur la chaîne Al-Jazeera la mort de trois de ses fils et de plusieurs de ses petits-enfants lors d’une frappe israélienne sur la Bande de Gaza. « Je remercie Dieu pour l’honneur de leur martyr », a déclaré M. Haniyeh depuis Doha à la chaîne qatarienne. Dans une déclaration à la presse, le mouvement islamiste palestinien et l’armée israélienne ont confirmé la mort de trois des fils du dirigeant et de quatre de ses petits-enfants.
Ismaïl Haniyeh, le leader politique du Hamas basé au Qatar, bénéficie de la liberté de mouvement et supervise les discussions du groupe palestinien depuis cette position. Sa résidence familiale à Gaza a été démolie en novembre par les forces armées israéliennes.
Après la perte de ses enfants, il a affirmé que cela n’affecterait pas les négociations en cours pour un cessez-le-feu à Gaza. Sur Al-Jazira, il a exprimé que malgré le ciblage de ses fils en pleine négociation, cela ne pousserait pas le Hamas à changer de point de vue. Il soutient que la vie de ses fils n’a pas plus de valeur que celle des autres Palestiniens.
Il est attendu que des réponses soient apportées à une nouvelle proposition en trois étapes par les pays médiateurs – le Qatar, l’Egypte et les États-Unis, soumise dimanche dernier aux deux camps en tentant de mettre fin au conflit. Le Hamas a indiqué qu’il « étudiait la proposition » avant de donner sa réponse aux médiateurs. Israël, quant à lui, reste déterminé à lancer une offensive terrestre sur Rafah, une ville à la frontière égyptienne et une importante forteresse du Hamas. De plus, l’ONU estime que plus d’un million et demi de personnes, principalement des réfugiés, vivent là.
Dans son allocution devant le parlement espagnol, le premier ministre Pedro Sanchez a annoncé mercredi que sans la reconnaissance de l’existence de l’État palestinien, la communauté internationale ne pourra pas lui apporter son aide. Soulignant que c’est dans l’intérêt géopolitique de l’Europe, M. Sanchez a réitéré que Madrid est prêt à reconnaitre l’État palestinien, cependant, il n’a pas dévoilé de date précise pour cela.
M. Sanchez, l’un des critiques les plus virulents d’Israël au sein de l’UE, a réitéré ses critiques acerbes contre le gouvernement de Benyamin Netanyahou tout en dirigeant aux côtés de l’extrême gauche. Il a dénoncé la réaction excessive du gouvernement israélien à l’attaque terroriste du Hamas, qui viole des décennies de droits de l’homme et risque de semer le désordre dans le Moyen-Orient, voire le monde entier.
Depuis le mois de novembre, le Premier ministre espagnol a exprimé son désir d’agir en concertation avec d’autres États membres. En marge d’un sommet européen à Bruxelles fin mars, il a publié une déclaration conjointe avec ses homologues de l’Irlande, de Malte et de la Slovénie, dans laquelle les dirigeants sont prêts à reconnaître la Palestine\ quand cette action peut contribuer positivement à la résolution du conflit israélo-palestinien.
Israël est face à une pression internationale intense pour permettre à davantage d’aide humanitaire d’entrer dans la bande de Gaza, qui est menacée par une famine. Le 18 mars, cinq ONG ont déposé une requête devant la Cour suprême israélienne, espérant que les autorités saisissent l’occasion de respecter leur statut d’occupant en fournissant toute l’aide requise aux habitants.
La cour a donné au gouvernement jusqu’à mercredi pour répondre à plusieurs questions sur sa politique d’aide humanitaire à Gaza. À la veille de ce délai, les autorités ont annoncé l’entrée de 468 camions dans la bande de Gaza mardi, soit le nombre le plus important enregistré en une journée depuis le début de la guerre.
La chef de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), Samantha Power, a exprimé mardi son espoir qu’une transformation radicale se poursuit et se propage. Cependant, elle a également exhorté Israël à autoriser l’accès à plus de 500 camions par jour.