Durant les audiences du 8 et 9 avril à la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, l’Allemagne et le Nicaragua ont montré une certaine convergences, malgré les débats intenses. Depuis le premier mars, le Nicaragua accuse l’Allemagne de complicité probable dans les crimes perpétrés à Gaza par l’armée israélienne et demande à la Cour de mettre un terme à ses exportations d’armes vers Israël.
Avant d’aborder les faits, tant du côté allemand que nicaraguayen, avocats et diplomates ont affirmé une connexion spécifique avec le conflit israélo-palestinien et la guerre entre Israël et le Hamas. Lors de l’ouverture des débats, l’ambassadeur du Nicaragua aux Pays-Bas, Carlos Argüello, a souligné les interventions et agressions militaires que son pays a subies la majeure partie de son histoire, exprimant ainsi sa solidarité envers le peuple palestinien. L’ambassadeur faisait notamment allusion à l’aide des États-Unis apportée aux Contras, un groupe armé luttant contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua pendant les années 1980.
Tania von Uslar-Gleichen, la juriste principale de la diplomatie allemande, a affirmé le 9 avril que la sécurité d’Israël est au centre de la politique étrangère de l’Allemagne en raison de son histoire. Réponse au Nicaragua, elle ajouta que l’Allemagne a tiré des leçons de son passé, qui comprend la responsabilité de l’un des crimes les plus abominables de l’histoire de l’humanité, l’Holocauste. Ceci précise l’un des principes fondamentaux de la politique étrangère allemande concernant toutes les questions relatives au Moyen-Orient.
En conclusion, il ne faut pas confondre légitime défense et génocide.
La nuit précédente, l’ambassadeur du Nicaragua, Carlos Argüello, avait anticipé cette argumentation. « L’État d’Israël, en particulier son administration actuelle, ne doit pas être associé ou confondu avec la communauté juive », a-t-il affirmé. Argüello a mentionné qu’il comprend que l’Allemagne appuie « une réponse appropriée » suivant l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a causé 1170 victimes et conduit à la capture de 250 otages. Cependant, il a insisté sur la distinction à faire entre l’autodéfense légitime et le génocide.
« L’Allemagne n’est pas légalement coupable de l’horreur qui s’est emparée de Gaza », a soutenu l’avocat français Alain Pellet, représentant le Nicaragua. Cependant, il a ajouté que « ses défaillances ont rendu possibles ou ont facilité des violations sérieuses des principes de base du droit international » contre les Palestiniens de Gaza, de la Cisjordanie et d’Israël. « Personne ne détient le monopole du terme génocide », a-t-il ajouté, « et aucun état, que ce soit Israël ou l’Allemagne, ne peut échapper aux principes essentiels du droit international. »
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