Après cinq ans de préparation, le Vatican a mis à jour l’enseignement de l’Église Catholique pour s’adapter aux changements sociétaux et aux problématiques morales auxquelles ses fidèles sont confrontés. Ce lundi 8 avril, Rome a dévoilé Dignitas Infinita (« une infinie dignité »), un document actualisé sur la dignité humaine. Dans ce texte, le Saint-Siège a revu sa position sur divers sujets, dont l’avortement, l’euthanasie, la gestation pour autrui (GPA), l’inclusion des personnes LGBTQ, la guerre, la condition des migrants, et la violence contre les femmes. C’est une réponse à la demande du Pape François, qui a expressément souhaité se focaliser sur les graves atteintes à la dignité humaine de notre époque, comme souligné dans l’introduction du texte.
Avec l’approbation du pontife, le texte a été rédigé par le dicastère (département de la curie romaine) en charge de la doctrine de l’Église, dirigé par le cardinal argentin Victor Manuel Fernandez, reconnu comme un proche de François. Cela survient seulement quatre mois après la publication par le même prélat de Fiducia supplicans (« confiance suppliante »), document dans lequel le Vatican autorisait la bénédiction des couples homosexuels.
Publié sans aucune explication des autorités romaines, ce texte inattendu avait causé de la confusion parmi les catholiques du monde entier. Certains, comme les clergés de plusieurs pays africains, avaient refusé de l’appliquer, créant davantage de divisions entre les fidèles et les évêchés progressistes et conservateurs du catholicisme.
Sur cette occasion, il semble que le cardinal Fernandez et le pape ont tiré des leçons de leurs fautes. Le cardinal a présenté et scruté en détail Dignitas infinita lors d’une conférence de presse inhabituellement ouverte où il a même interagi avec les questions posées par les journalistes.
La pratique de l’euthanasie reste toujours jugée inacceptable. La quatrième section établit un catalogue des « atteintes majeures à la dignité humaine ». Sans ambages, le Vatican s’oppose à la pratique de la maternité de substitution, où l’enfant, doté d’une valeur incommensurable, est réduit à un vulgaire objet. La gestation pour autrui, qui est interdite dans de nombreux pays européens, comme la France, mais autorisée, par exemple, au Danemark, aux Pays-Bas et dans certaines régions des États-Unis, est décrite comme étant en « opposition totale à la dignité essentielle de chaque être humain ».
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