Aucune des familles des otages détenus à Gaza n’aurait pu envisager cette date symbolique et indescriptible : une demi-année, six mois ou, comme cela a été choisi de le dire ce dimanche 7 avril, « cent quatre-vingt-quatre jours ». C’est le temps écoulé depuis l’assaut du Hamas le 7 octobre 2023 avec ses horreurs, ses 1200 victimes et les plus de deux cents otages faits à Gaza. Suite à des libérations en novembre, 129 personnes restent captive là-bas, et trente-quatre sont considérées comme mortes.
Pour marquer ce triste jour, un rassemblement à lieu face à la Knesset, le Parlement israélien, à l’ouest de Jérusalem, organisé par le Forum des familles d’otages et de disparus. La stratégie a changé dans l’espoir de pousser le gouvernement à négocier un accord avec le Hamas pour la libération de leurs êtres chers. Il y a six mois, la « place des otages » avait été improvisée à Tel-Aviv, devant le Musée d’art, pas loin du siège de la Kiryat, le haut commandement militaire. Dorénavant, le mouvement veut renforcer ses actions à Jérusalem, en particulier autour du Parlement.
« On ne sait plus quoi faire » disent les manifestants ce dimanche soir réunis en famille. Beaucoup ont stationné leur voiture au parking du centre commercial le plus proche, le Cinema City, avec ses décorations exubérantes et ses chaînes de restauration rapide. Ils arborient fièrement leurs drapeaux israéliens, puis dévoilent leurs banderoles avec les photos de leurs proches, auparavant soigneusement pliées depuis le dernier rassemblement. Une fois la nuit tombée, ils se regroupent près du Parlement vide.
La semaine passée, c’était le mardi, une décision avait été prise par un groupement familial d’organiser des protestations devant le Parlement israélien pendant quatre jours consécutifs. Au cours de l’une de ces manifestations, des protestataires ont réussi à pénétrer à l’intérieur du bâtiment, réussissant à atteindre la galerie réservée aux visiteurs, et à y vaporiser de la peinture jaune – la couleur adoptée pour demander la libération des otages – sur les fenêtres de sécurité. La présence de ces rubans jaunes, qui a commencé le 8 octobre 2023, s’affaiblit progressivement à travers Israël.
A Jérusalem, des manifestations ont également eu lieu ce jour-là, marquant ce que beaucoup ont qualifié de « 184ème jour en enfer ». Le rassemblement a attiré un grand nombre de personnes, allant des principales concernées – les familles des otages – à des sympathisants, des individus en colère contre le gouvernement et ceux qui souhaitaient simplement exprimer leur solidarité. Cela n’est pas encore un mouvement de masse, mais plutôt une évolution graduelle poussant davantage les manifestants à contester l’autorité du Premier ministre, Benyamin Netanyahou.
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